vendredi 27 décembre 2019

La tradition des crèches à la Légion Étrangère

Noël est une fête importante à la Légion Etrangère.  Tous les légionnaires, des cadres aux militaires du rang, passent et fêtent Noël ensemble telle une famille. Mais ce n’est pas tout, le concours des crèches de Noël fait partie de la tradition qui se perpétue année après année.
Entrée du 3° REI
C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés au 3° régiment étranger d'infanterie (3° REI) à Kourou pour découvrir les 4 crèches confectionnées par les différentes compagnies. Les légionnaires utilisent du matériel de récupération et font preuve de beaucoup d’imagination pour à la fois évoquer Noël et une période de l'histoire de ce corps d'élite.

La première crèche a pour thème principal des faits d'armes du régiment lui-même. Nous progressons dans le noir, juste éclairés par quelques cyalumes posés au sol, et atteignons successivement 3 pièces dans lesquelles nous aurons un thème particulier.
La première concerne le tunnel de Foum Zabel. Dans les années 1900, la France commence la conquête du Maroc et la résistance à la colonisation s'organise dans le nord du pays en profitant du relief. L'état-major décide alors de construire une route de 150 km à travers le massif montagneux pour permettre des déplacements plus rapides. C'est la compagnie de sapeurs du 3° REI qui se voit désignée pour effectuer ces travaux titanesques. Les gorges sont barrées par un massif de granit un tunnel doit être percé. Sans machine mais avec des explosifs, les légionnaires entame le chantier en octobre 1927 et 6 mois plus tard, en mars 1928, les 62 m du tunnel seront percés.
Comme il est encore inscrit sur les entrées :
La montagne leur barrait la route.
Ordre fut donné de passer quand même.
La Légion l'exécuta.
et
Le tunnel fut percé en six mois par quarante légionnaires
L'énergie de leurs muscles
Et leur indomptable volonté
Furent leurs seuls moyens

La 2° scénette se déroule en Indochine avec la célèbre bataille de la Route Coloniale n° 4 (RCA). Là encore va s'illustrer le 3° REI avec notamment la prise de Dong Khê. Malheureusement cette épisode va se solder par la défaite du Corps expéditionnaire français face au Viêt Minh  en septembre et octobre 1950. Tout un blog ne suffirait pas à évoquer ce sujet et il faut juste retenir le sacrifice de près de 5000 hommes dont celui du Commandant Forget, chef du 3° bataillon du 3° REI, dont le quartier qui abrite aujourd'hui le régiment à Kourou porte le nom.


La dernière pièce va nous permettre de découvrir une maquette représentant l'environnement guyanais avec notamment une installation dans une zone d'orpaillage. Le travail est minutieux et il a fallu sûrement de nombreuses heures pour atteindre un tel résultat.



Kourou oblige le conteur évoque évidemment le rôle du 3° REI dans le cadre de la protection du centre spatial guyanais avec une belle maquette de la fusée Ariane V qui va s'éclairer et dégager de la fumée pour permettre ensuite l'arrivée depuis le plafond d'un képi blanc contenant une crèche miniature. Très beau final !


Nous changeons de bâtiment et poursuivons la visite en rejoignant la 2° crèche. Là encore nous devrons attendre notre tour car il y a vraiment beaucoup de monde mais nous sommes armés de patience !

Nous y voilà enfin ! Cette fois une seule pièce mais trois décors qui nous seront dévoilés au fur et à mesure de l'avancée du commentaire audio. Tout d'abord nous sommes dans une chambre de légionnaire et son occupant est allongé sur son lit. Il semble dormir et une voix-off explique sa situation. Il est blessé et ne peut pour l'instant rejoindre ses camarades regroupés pour la fête de Noël. 
L'occasion est alors donnée de reparler de l'histoire du 3° REI et notamment de sa création en 1919 à partir de la réorganisation du Régiment de Marche de la Légion Étrangère arrivé à Oujda puis Meknès dans le cadre de la campagne de pacification du Maroc. Un rideau s'ouvre alors et apparaît la maquette de Fez qui va devenir pour quelques années la ville de garnison du 3°.

Puis 2 légionnaires font leur apparition dans un 2° décor montrant leurs conditions de vie en forêt guyanaise de nos jours avec hamac, touque et bougie. Ils devisent sur la tradition de Noël et parlent de leur camarade blessé qui recevra bientôt la visite du chef de corps car ce dernier rencontrera tous ses hommes à l'occasion de la veillée du 24 décembre qui va rassembler tout le régiment pour un repas de réveillon qui symbolise la réunion d'une famille, la grande famille des légionnaires.


La bande-son s'arrête enfin et une plaque du faux-plafond descend tout doucement, tenue par des fils. Elle contient la crèche et ainsi se termine cette deuxième visite.

Victime de son succès le régiment a dû faire face à une foule nombreuse et par conséquent nous ne pourront accéder qu'à 2 des 4 crèches dont celle victorieuse du prix du jury. Peu importe, nous aurons passé un bon moment et découvert une petite partie de la longue l'histoire du 3° Régiment Etranger d'Infanterie de Kourou.

mercredi 25 décembre 2019

Décorations de Noël à Cayenne!


En cette période de fêtes de fin d'année, nous avons fait notre tour de Cayenne et de ses environs pour apercevoir les décorations de Noël. Avec la nuit qui tombe dès 18 h 30, il n'y a pas besoin d'attendre longtemps pour partir à leur découverte. Nous nous dirigeons vers le centre-ville par la route de Montabo puis en empruntant l'avenue Pasteur. Jusque là rien de particulier sinon les magasins chinois fortement éclairés comme tout au long de l'année. Maintenant nous poursuivons par la rue Héder et enfin les premiers signes de Noël avec les lampadaires supportant quelques décorations lumineuses.





Il nous faut atteindre la place des palmistes pour commencer à percevoir l'ambiance particulière des fêtes de fin d'année mais rien de bien transcendant. Passage devant la préfecture qui reste l'un des rares bâtiments officiels illuminés puis stationnement devant le cinéma Eldorado pour prendre quelques clichés.



Un immense paquet-cadeau trône sur la pelouse entouré de quelques décorations ! Et voilà la partie la plus "magique" de cette féerie de Noël. Nous restons un peu sur notre faim mais pas de découragement et nous poursuivons notre visite nocturne. Il paraît que la ville de Matoury située à 10 km de Cayenne a mis en valeur sa place de l'hôtel de ville, allons vérifier !




Nous traversons Cayenne sans rencontrer beaucoup plus de décors et s'il n'y avait pas les grands magasins particulièrement illuminés de la zone commerciale, Noël passerait presque inaperçu. Encore 10 minutes de voiture et nous atteignons Matoury. On ne nous a pas menti ! L'hôtel de ville est entièrement décoré et de nombreux personnages ont pris place sur la pelouse devant la mairie. De nombreuses familles se promènent en profitant de l'atmosphère féerique qui se dégage de cet environnement. 








Nous rejoignons notre véhicule garé juste devant l'office du tourisme particulièrement décoré lui aussi et qui a disposé sur sa place un immense Père Noël qui fait le bonheur des nombreux enfants présents à ce moment.


Nous voilà rassurés, la magie de Noël existe bel et bien et nous reprenons la route vers Cayenne en passant par la commune de Remire-Montjoly qui a fait aussi quelques efforts de décoration notamment son hôtel de ville.



Et voilà notre virée nocturne s'achève bientôt avec un dernier cliché pris devant la Communauté territoriale de Guyane qui a disposé quelques éclairages. 



JOYEUX NOEL A TOUS !

mercredi 18 décembre 2019

Les Sentiers de la réserve Trésor et de Coq de Roche

Poursuivant nos visites, nous nous éloignons un peu de Cayenne pour prendre la direction de Roura puis des marais de Kaw. 19 km après Roura nous pénétrons dans la réserve naturelle régionale Trésor. C'est l'une des régions les plus arrosées de Guyane et malgré sa modeste dimension elle renferme plus de 1000 espèces végétales et 100 espèces de fourmis. Un petit parking parfaitement visible sur la droite de la route nous permet de garer le véhicule en toute sécurité et il y a même une maisonnette avec son exposition de documentation hélas fermée à notre arrivée. Quoiqu'il en soit nous entamons la promenade sans plus attendre.


Dendrobate à tapirer

2 sentiers pédagogiques ponctués de totems explicatifs vont nous permettre de nous familiariser encore un plus avec les merveilles de la faune et la flore guyanaises. Comme toujours végétation luxuriante et forte humidité vont constituer notre environnement principal. Il faut être vigilant et marcher le plus silencieusement possible pour espérer voir un animal et depuis le début de nos randonnées Béatrice attend avec impatience de tomber nez à nez avec sa première grenouille fluorescente. Ce sera chose faite aujourd'hui !




Si elle n'avait pas bougé nous ne l'aurions pas vue mais étant au milieu du sentier nos chemins se sont croisés. Il a donc fallu qu'il nous évite, lui, le Dendrobate à tapirer. Et voici notre première grenouille avec une couleur jaune très vive. Pour ce qui ne le savent pas, sa couleur informe le prédateur qu'il y aurait danger à la manger. Pas touche ! La substance vénéneuse sécrétée par sa peau est une source de poison pour les chasseurs amérindiens qui l'utilisaient aussi pour un usage totalement inattendu. Imaginez-vous qu'ils en frottaient la peau de jeunes perroquets et les plumes normalement vertes, poussaient alors en prenant une teinte rouge vif dont ils pouvaient se parer. Ainsi le dictionnaire français contient un verbe à la signification unique, tapirer, qui signifie "colorer artificiellement les plumes d'un perroquet en jaune ou en rouge".


Après cet intermède grammatical, reprenons notre progression. La forêt est calme ce qui nous permet de localiser rapidement un nouveau fuyard qui ne nous a pas encore entendu, un agouti. Nous approchons suffisamment pour le prendre en photo puis il détale sans demander son reste. La balade se poursuit au milieu de grands arbres et nous respirons l'air pur, mais très humide, à plein poumons.



Nous croisons inévitablement aussi l'autoroute des fourmis Atta qui utilisent souvent le sentier comme itinéraire de prédilection. Guère agressives, nous pouvons les observer à loisir jouer leur rôle de défoliatrice. C'est par dizaines que nous les apercevons dodelinant et transportant entre leur mandibules un fragment de feuille fraîchement cisaillée (voir l'article Roura et les fourmis). Elles stockent toute cette matière végétale dans les galeries de leur fourmilière pour y cultiver un champignon filamenteux dont la moisissure sera à la base de l'alimentation des millions d'ouvrières que compte chaque colonie.


Nous arrivons vers la fin du sentier lorsque des craquements nous immobilisent sous l'effet de la surprise car le bruit est important mais nous ne voyons rien, il faut dire que la forêt est dense à ce moment-là. Je pense tout d'abord à un chien que son maître aurait laissé vadrouiller puisque nous avions entraperçu d'autres promeneurs. Finalement nous finissons par apercevoir le coupable de ce vacarme ou plutôt les coupables car il s'agit d'une harde de sangliers appelés ici cochon bwa.  Ils détalent comme des dératés dès qu'ils nous sentent et je n'ai pas le temps de les photographier, l'important est de les avoir vu de nos propres yeux !
Où est le passage ?

Il nous aura fallu environ 1 h 30 pour parcourir les 2 sentiers en prenant le temps de l'observation. Nous rejoignons notre véhicule et poursuivons pendant une vingtaine de kilomètres supplémentaires en direction de Kaw jusqu'au PK 41,9 juste avant une scierie. Là, sur notre gauche, démarre le sentier de Coq de roche. Ce chemin très court (1,2 km) va nous permettre d'accéder au plus grand site connu de nidification du Coq-de-roche sur la douzaine d'identifiés.

Le sentier très rocailleux descend en pente douce jusqu'à un observatoire composé de 2 parties. Une zone forestière où a lieu la fameuse parade nuptiale avec son arène nommée Lek puis une zone de grottes où la femelle ira construire son nid. 


Coq de roche (mâle)
Comme toujours avec les animaux en pleine nature, ce sont eux qui commandent et si ce jour nous n'assisterons pas à une parade en revanche nous allons avoir la chance de pouvoir apercevoir de beaux spécimens mâles de cet oiseau à la couleur éclatante. Nous allons rester sur place 30 minutes , avec la pause café, ce qui va nous permettre de voir les allées et venues de plusieurs membres de cette famille de volatiles. Endémique à la Guyane, il possède une magnifique crête de plumes qu'il arbore toujours hérissée.


La femelle que nous ne verrons pas est de couleur marron-chocolat. Elle va construire son nid dans les grottes situées sous cet observatoire à l'abri des prédateurs et va couver ses œufs pendant un mois. A partir d'avril, toute la colonie va disparaître, sûrement au niveau de la canopée ce qui rend leur observation impossible. Nous avons encore eu de la chance et nous reviendrons une autre fois en espérant tomber sur une parade nuptiale. Profitons déjà de ce beau moment !


Ci-dessous, graine de Clusia Grandiflora, liane épiphyte qui finit par devenir arbre à sa maturité.

dimanche 8 décembre 2019

Les îles du Salut - fin

Après le repas pris sous forme de buffet, nous rejoignons notre chambre pour nous reposer un peu au moment des heures chaudes puis nous repartons à la découverte de l'île et profiter de l'air marin. C'est très agréable de voir enfin une mer digne de ce nom même si l'eau n'est pas cristalline. Nous apercevons notre première tortue verte. Il faut être patient car elles disparaissent aussi vite qu'elles arrivent mais comme nous avons le temps nous nous asseyons à l'ombre des palmiers sur des rochers et profitons du spectacle offert par les tortues qui se sont habituées à notre présence. Après ce beau moment de tranquillité nous poursuivons nos pérégrinations et remontons progressivement vers le plateau.

Toujours des murs de pierre ou des petites constructions comme celle ci-dessous qui était la morgue de l'île ou étaient entreposés les corps des bagnards décédés avant d'être jetés à la mer. Quelques mètres plus loin le cimetière des enfants. Pas ceux des bagnards bien sûr mais ceux des gardiens car ici sur Royale l'administration pénitentiaire a autorisé la venue des familles, le climat insulaire était beaucoup plus supportable que sur le continent. Malgré cela peu d'enfants ont atteint leur majorité. Une curiosité dans ce cimetière nous a été livrée par le guide hier et je pense que nous ne l'aurions pas vue par nous-même.

Une tombe attire notre attention car les dates laissent facilement deviner qu'il ne s'agit pas d'un enfant : 1904-1938, il s'agit de la sépulture d'une femme, Elise Echard qui obtint l'autorisation exceptionnelle de pouvoir être enterrée auprès de ses 2 enfants.


La balade se poursuit et bientôt des singes capucins font leur apparition juste au-dessus de nos têtes. Ils ne sont pas farouches et se laissent observer et photographier. Il y en a même un qui se démène comme un beau diable pour récupérer une noix de coco qu'il épluche à grands coups de dent.

Arrivés sur le plateau, nous repassons devant le phare construit en 1864 et dont le gardien était évidemment un bagnard, mécanicien. Juste à côté une très belle construction en pierre de taille de latérite, l'hôpital militaire, totalement réservé au personnel du bagne mais aussi aux notables de Cayenne qui pouvaient y trouver qualité des soins et grand air. Quant à l'hôpital des bagnards, tenu par des religieuses, il est aujourd'hui détruit. C'était un havre de paix pour qui avait la chance d'y être accepté mais attention aux simulateurs, "doublement de la peine garantie" !


Pour les plus intrépides, une ancienne salle du bagne dont j'ignore l'usage, est mise à disposition moyennant quelques euros pour y installer son hamac, prévoir de la corde car c'est très large.
Nous traversons le plateau vers le nord pour rejoindre le quartier pénitentiaire. Avant l'arrivée du hamac, autorisé en 1929, le couchage était constitué d'une planche de bois appelée bas-flanc. Même si l'ensemble n'est pas en parfait état on imagine bien les conditions de vie tout en étant sûrement encore loin du compte.
Au niveau des cellules disciplinaires c'est 34 cachots sombres, totalement obscurs, et 32 cachots dits clairs qui nous attendent. Ils étaient réservés aux bagnards les plus durs et les condamnés à mort. Sur les murs des dessins témoignent du passage de ces hommes dont certains ont passé des années dans ces cellules. Oui des années ! Et quant au régime alimentaire, du pain sec, de l'eau et une soupe tous les trois jours. Enfin, au moment du couchage, les chevilles du bagnard étaient emprisonnées par une boucle métallique, il y a mieux comme confort.





Nous quittons ces espaces clos non sans passer devant les 4 plots qui supportaient la Louisette, le Grand rasoir national, le Moulin à silence, en clair la guillotine. Nous nous trouvons ensuite au niveau du quartier des surveillants et de leurs familles. Demeures réservées aux gardiens mariés, ces petites maisons sont bien conservées et servent aujourd'hui d'hébergement aux touristes. Les enfants pouvaient bénéficier d'une école tenue aussi par des religieuses. Cette promenade historique sur l'île Royale se termine ainsi et nous allons maintenant profiter d'un moment de très grande sérénité puisque tous les touristes ont quasiment rejoint le continent et nous serons 8 personnes à profiter du buffet du soir. 


Coucher de bonne heure, réveil de bonne heure ! Petit déjeuner très agréable avec vue sur l'île du Diable ! Nous avons toute notre matinée pour nous promener, fouler de nouveau le sentier littoral et surtout nous baigner dans la piscine des bagnards. La marée est favorable ce qui va nous permettre de profiter une bonne heure de cet endroit atypique. C'est vraiment très agréable et la vue depuis l'intérieur est exceptionnelle, entre cocotiers et île du Diable.




Nous retournons faire nos sacs car le catamaran nous récupère à midi pour un pique-nique sur l'eau avant de rejoindre l'île Saint Joseph.







En chemin nous ne pouvons manquer de repasser voir la piscine. Nous avons bien fait d'en profiter à la bonne marée car maintenant tous les cailloux apparaissent.


Le pique-nique sur la catamaran est sympa et nous avons une heure à notre disposition pour déjeuner et profiter de la mer ce que je fais bien évidemment. Elle est un peu fraîche mais c'est très agréable. Puisque nous y sommes, nous rejoignons Saint Joseph à la nage avec d'autres touristes, ce qui nous prend 10 minutes tranquillement tandis que le skipper nous amène quelques affaires en utilisant son annexe. Nous disposons de 3 heures pour faire le tour de l'île et visiter les bâtiments du camp de transportation. 


Cette île a aussi sa piscine mais elle fait beaucoup plus vaseuse. Pour cette fois nous n'en profiterons pas et vous comprendrez pourquoi ! Nous commençons la balade et le côté plus sauvage de ce troisième îlot saute aux yeux. La vue sur l'océan est infinie et les vagues se fracassent avec force sur les rochers. 







De véritables cartes postales s'offrent à nous tout au long de cette promenade qui nous rapproche peu à peu d'un premier lieu plein d'histoire, le cimetière des surveillants et autres personnels comme les médecins et les religieuses. Aujourd'hui c'est la Légion Étrangère qui entretient cet endroit. Encore quelques mètres et nous atteignons la seule plage de l'archipel uniquement accessible à marée haute. Elle est recouverte de débris de coquillages que l'on utilisait pour fabriquer la chaux.





Nous empruntons maintenant un sentier entièrement pavé qui va nous conduire au sommet de Saint Joseph où se trouve le quartier des bagnards. Il accueillera d'abord des opposants politiques puis les condamnés les plus récalcitrants, les "incorrigibles", comme Paul Roussenq, surnommé le "roi du cachot". Il va y passer 10 années sur 14. Les conditions de réclusion sont terribles et les forçats sont tenus au silence absolu. Tout bruit, même celui des chaînes, entraînait la prolongation de séjour. Aujourd'hui les bâtiments sont à l'abandon et la nature reprend petit à petit du terrain. Nous déambulons de longues minutes au milieu de ce véritable labyrinthe de couloirs, de cours et de cellules. Nous nous asseyons ensuite à l'extérieur à l'ombre d'un grand manguier car nous avons du temps devant nous avant de rejoindre le catamaran. Il n'y a personne et seul le bruit des oiseaux et du vent dans la cime des arbres trouble le silence qui règne sur le sommet de cette île. Comme il y a encore moins de 80 ans...






Il est 16 h lorsque nous rembarquons sur le catamaran non sans avoir encore profité une dernière fois de la mer. La voile est sortie mais le vent reste insuffisant aussi rentrons nous aussi au moteur. Des oiseaux nous accompagnent et cet archipel du Salut disparaît peu à peu sous l'horizon. Nous y avons passé un très bon moment et c'est un lieu d'histoire à faire absolument.