La visite se poursuit et cette fois nous ne pourrons pas aller plus loin car Yalimapo est au bout de la D22 et ensuite on tombe dans l'embouchure du Maroni. Ici nous sommes au paradis des tortues marines et la plage des Hattes est un lieu de ponte de renommée mondiale. Nous descendons donc sur le sable avec l'envie d'aller au point le plus éloigné pour profiter du panorama idéal.
Enfin du sable blanc sur une plage, stop à la vase ! En arrière plan de Béatrice les rives du Suriname tout proche à 3 km environ. Sur sa gauche c'est le Maroni qui se jette dans l'Atlantique situé à droite.
Et juste sur ma droite le fleuve Mana qui se jette aussi dans l'Atlantique. Ici se rejoignent donc les 2 plus grands fleuves de Guyane suivis de l'Oyapock et l'Approuague.
A ce moment de la journée nous ne pourrons pas voir de tortues et pourtant ce n'est pas les trous qui manquent. La saison des pontes a commencé et même des émergences pour les tortues vertes. Un chien errant nous évite soigneusement en se cachant à notre approche et on comprend pourquoi quand on aperçoit toutes les coquilles. C'est une plaie pour les tortues car les chiens n'hésitent pas à creuser pour chercher les œufs.
Nous continuons notre promenade sur la plage et maintenant nous remontons le Maroni car nous filons plein Sud. Nous sommes bientôt obligés de faire demi-tour car la bande de sable se rétrécit de plus en plus jusqu'à disparaître complètement pour être remplacer par la mangrove.
La rive droite du Maroni !
Pêcheurs ou contrebandiers ?
Sur le chemin du retour un arbuste bas attire notre attention. Sur le moment j'ai un doute et puis la forme caractéristique des fruits le lève immédiatement c'est un anacardier appelé aussi pommier-cajou. Regardez-bien, on ne peut pas se tromper.
Gonflé, charnu et juteux, ce drôle de fruit ressemble à un poivron de couleur jaune, orange ou rouge. Nous en avons déjà consommé tel quel et le goût n'est pas désagréable, c'est plutôt acide. Et juste en dessous, incroyable, se trouve une coque âcre et toxique qui abrite l'amande blanche bien connue et comestible, la noix de cajou. Il en faut des arbustes pour faire un sachet avec une récolte manuelle et fastidieuse.
Retour au village !
Là aussi au bout du pays, il y a des traces du bagne avec les vestiges du Camp des Hattes construit vers 1865 et relevant du pénitencier de Saint Laurent du Maroni. Il a été fermé en 1910.
En ce weekend de Pâques peu d'animation mais un petit snack-bar est ouvert au bout de ce bout du monde alors on en profite pour une pause fraîcheur à l'ombre d'un carbet.
La journée s'est ainsi passée tranquillement et il nous reste à conclure cette boucle en terre amérindienne en allant voir le village de Javouhey.
Un macagua rieur nous observe sans inquiétude !
Situé à une trentaine de km de Mana, Javouhey est le deuxième village Hmong de Guyane après celui de Cacao. Initialement ce bourg fut une ancienne commune agricole fondée en 1822 par la Mère Anne-Marie Javouhey évidemment.
Le tour du village est vite fait (2000 habitants) et nous nous dirigeons maintenant vers le gîte d'Angoulême où nous attend un bon dîner. La nuit est tombée quand nous y arrivons et ce sera encore une excellente soirée avec nos hôtes Sabrina et Franck. Demain direction Saint Laurent du Maroni, la capitale de l'Ouest.
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