samedi 27 mars 2021

Saûl, au coeur de l'Amazonie guyanaise ! épisode 2

 

Nous voilà bien arrivés mais avant de voir le gîte, un peu d'histoire de ce village situé au cœur de l'enfer vert.

Les amérindiens ont occupé ce territoire et il est fascinant d'imaginer que cette inextricable forêt est parcourue par l'homme depuis plus de 5 000 ans. Nous en aurons des preuves lors de notre grande randonnée avec les polissoirs apparaissant sur les roches émergentes des cours d'eau. Il y aurait même des fragments de poteries et d'outils régulièrement mis à jour.

Inévitablement l'orpaillage va faire aussi partie de son histoire. D'ailleurs le nom de Saül vient du patronyme d'un Sainte-Lucien pratiquant cette activité, M. Sahul. Il faut dire que cette région est particulièrement riche en minerai aurifère et que Saül est lié pour toujours à la première ruée vers l'or en Guyane. Le village va alors connaître sa période faste avec une population qui atteindra jusqu'à 800 habitants. Et pourtant pas facile de rallier ce bourg, d'abord pirogue sur l'Approuague ou la Mana puis 30 km de layons forestiers, avec son ravitaillement sur le dos bien sûr. Aujourd'hui une piste de 150 km a été tracée mais c'est "sportif" (2 à 3 semaines pour amener un tracteur par exemple) et l'avion arrive en 1 heure. En ce qui concerne la population, il n'y a plus que 150 recensés avec seulement 80 qui vivent sur place.

Rue principale !

 

Le dancing, enfin l'ancien dancing !



En 1949, Robert Vignon, premier préfet de Guyane, visite Saül et se rend compte que le courrier met un an pour venir de France. Depuis la poste s'est améliorée !

Attention à la circulation !




L'école, aujourd'hui située dans la Mairie, ouvrira ses portes en 1940 et comptera jusqu'à 80 élèves en 1955.

La cour de récréation !


Enfin lorsque l'on parle de Saül ou plutôt lorsque l'on se promène dans le bourg on ne peut s'empêcher de remarquer un bâtiment dont l'architecture tranche avec le reste du village, l'église Saint Antoine de Padoue. Arborant fièrement ses deux clochers en bois, c'est le seul bâtiment français à avoir été classé monument historique du vivant de son constructeur, en 1992. En effet, sa construction s'est étalée entre 1952 et 1962, sous l'égide des pères Bazin et Didier. Rénovée en 1995 avec l'aide de douze hommes de la section menuiserie-charpente du régiment du service militaire adapté, l'église accueille encore les paroissiens pour les messes et les manifestations religieuses. 


Comme dans tout le village, on enlève ses chaussures avant de pénétrer dans un bâtiment, quel qu'il soit.




Et maintenant bienvenu aux Carbets du Bord, notre gîte d'étape pour 2 nuits. Piste à quad ou piétons, il faut choisir et le choix est vite fait vu l'état du sentier pour engin motorisé. On accède dans un environnement complètement arboré avec un ensemble de carbets littéralement plantés au sein d'un magnifique jardin. On est entouré de fleurs. Accueillis par Dominique et Jean-Paul, nous prenons possession de notre carbet qui comporte tout le confort nécessaire, une douche, froide, un espace cuisine et un espace couchage avec lits et hamacs. Sinon un carbet sanitaires est à notre disposition avec des toilettes que l'on vide grâce à un seau d'eau et des douches alimentées en eau tiède lorsque le soleil donne ! On va y passer un super moment !








Petit lit sous moustiquaire !


Cuisine et étendoir à linge fait maison !

Spécimen de fleurs du jardin !





Sans oublier le vol permanent des conures cuivrées !


Après notre installation, nous nous sommes rendus au 2° point caractéristique de Saül après son église, son arbre géant, élu arbre de l'année 2015. Avec ses 50 m de haut, ses imposants contreforts et son tronc orné d'épines coniques, ce fromager semble veiller sur le village. Cet arbre emblématique est désormais entré dans la mémoire collective de l'ensemble des Guyanais. Il a obtenu plus de 30 000 votes en sa faveur, un record. 


Gigantesque !

Comme cet escargot rencontré le soir alors que nous allions manger "Chez Lulu", un carbet restaurant situé à 2 min de notre hébergement. Nous allons y passer un très bon moment et serons les seuls clients. On nous a averti avant qu'il fallait réserver et maintenant on sait pourquoi, ce n'est pas pour avoir une place c'est pour avoir quelque chose à manger car les 4 "restaurants" du village prépare évidemment le strict nécessaire. Super soirée et bonne nuit !





2 commentaires:

  1. JE vois que ce restaurant a pensé à tout: il y a le hamac pour la sieste digestive juste derrière la table! Vous auriez pu demander si la poste ne recrutait pas, franchement ça m'aurait intéressé...

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    1. Le hamac en Guyane est indispensable et fait partie des objets de la vie courante. Pas de hamac pas de repos

      Sinon la poste recrute mais il faut savoir piloter un quad et dégager un abatti au sabre.

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