Depuis le temps que nous y pensons, le bon moment est enfin arrivé, les vols intérieurs du territoire reprennent et le motif touristique est désormais suffisant pour embarquer, nous pouvons partir pour Saül, petit village au cœur de l'enfer vert, l'Amazonie guyanaise. Nos billets sont pris pour le dimanche 14 mars et nous arrivons comme prévu à l'aéroport 2 heures avant l'embarquement prévu à 15 h. Il pleut des cordes et un joli rideau de pluie nous accueille histoire de nous mettre dans l'ambiance pour les 3 jours à venir.
La pluie ne s'arrête pas et nous sommes maintenant en salle d'embarquement. Il paraît que la météo n'est pas bonne au-dessus du pays et alors que nous apercevons les passagers en provenance de Maripasoula effectuer leurs formalités d'entrée, une employée d'Air Guyane vient nous annoncer que nous ne pourrons pas décoller aujourd'hui car les conditions de vol ne sont pas satisfaisantes, trop dangereux ! Oups ! Douche froide ou plutôt douche tropicale !
Un passage par l'agence nous confirme la situation et on nous propose peut-être un vol pour le lendemain matin sans garantie de vol pour le retour le jeudi au lieu du mercredi. On rentre à la maison et il n'y a plus qu'à attendre. Nous nous donnons jusqu'à 9 h demain lundi pour prendre une décision.
Coup de téléphone de l'agence à 8 h en ce lundi 15, nous pouvons embarquer dans 3 h et nous maintenons notre vol retour le mercredi après-midi. Nous aurons une journée de moins mais l'essentiel est de profiter de cette opportunité car tout change très vite !
La photo ci-dessous illustre le périple qui nous attend. En ligne droite 170 km mais ce serait trop facile. Alors l'avion va d'abord nous emmener jusqu'à Maripasoula, la plus grande commune de France, en superficie, mais c'est une autre histoire, puis après un posé de 20 min nous repartirons pour Saül que nous atteindrons après 20 minutes de vol.
Bienvenu à bord de notre avion bi turbopropulseur L 410 UVP-E20, de 19 places développé par l'entreprise tchèque Let Kunovice.
Assis aux dernières places !
Aujourd'hui grand soleil !
Maintenant nous sommes partis pour 45 min de vol au-dessus de la forêt vierge et je vous assure que pendant 240 km on ne voit que de la forêt, on dirait un immense plat de brocolis. Parfois les méandres d'une crique rompent la monotonie de ce paysage mais il y en a peu sur le parcours. Ce qui brise aussi cet immense toile verte, et c'est nettement moins poétique, c'est un chantier d'orpaillage qui se présente telle une monstrueuse griffure jaune, dommage !
Cette première partie du vol s'est bien déroulée, juste perturbée par quelques soubresauts lorsque nous traversions les gros nuages blancs. Le terrain de Maripasoula est en vue et le pilote passe rapidement au-dessus du Suriname, juste de l'autre côté du fleuve Maroni, pour se mettre dans l'axe de la piste.
20 min et un échange de passagers plus tard , nous redécollons pour notre destination finale.
Vue de la crique Inini !
Parfois un arbre se pare de rouge !
La région de Saül est "montagneuse" et notre vol est agréable car nous survolons le terrain au plus proche, nous devons sûrement bientôt arriver car le pilote n'a jamais pris de l'altitude. Effectivement un trait rouge de latérite de 1200 m sur 60 m est tracé sur l'horizon et il ne faut pas longtemps pour que les roues de notre avion touchent le plancher des vaches sans trembler. Nous voilà à Saül, l'aventure peut commencer !
Un grand hangar abrite toute la structure aéroportuaire, il y a un employé pour récupérer nos bagages, 2 gendarmes pour un éventuel contrôle, le co-pilote qui fait une pause et...rien d'autre. Si, la navette qui permet aux voyageurs de ne pas marcher jusqu'au village est aussi bien garée devant le bâtiment. Nous allons la prendre avec plaisir car il y a quand même 1 km de marche à travers la forêt et la valise à roulettes ne va pas aimer. En plus une pluie fine commence à tomber. Nous sommes les seuls à emprunter le véhicule de liaison et le chauffeur va nous déposer à notre gîte après avoir fait un détour vers la seule épicerie ouverte (sur les 2 que compte le village) à cette heure pour nous permettre de se ravitailler un minimum. Belle attention.
"Monts la fumée" et "Grand Boeuf mort"... voilà qui est intéressant! Heureusement il y a un hôpital au milieu visiblement... En tout cas rien que l'avion c'est l'aventure!
RépondreSupprimerJe confirme que prendre l'avion est déjà une aventure en soi.
SupprimerQuant à l'hôpital, il s'agit en fait d'un dispensaire avec une infirmière,le médecin venant une fois par mois.