samedi 6 février 2021

Le sentier Caïman

Ne le cherchez pas dans les guides, vous ne le trouverez pas ! Le sentier Caïman est une ancienne piste tracée dans la Montagne de Kaw qui permettait de rejoindre un camp de fouilles minières destiné à analyser le terrain pour décider de l'ouverture ou pas d'un site d'orpaillage.

Nous l'avons trouvé en regardant une carte topographique de la zone de Kaw non loin de l'auberge du camp Caïman. A l'origine il y avait 2 accès à partir de la route séparés d'environ 1 km ce qui permet d'envisager un circuit en boucle. Les entrées étant encore bien marquées on a donc décidé de tenter l'expérience en suivant la carte. Le ,jour J on se gare tranquillement devant le premier accès mais impossible de sortir de la voiture. A peine arrêtés que l'on entend un bourdonnement sourd autour du véhicule et tout de suite des bruits d'impacts sur la carrosserie. On est déjà attaqués par de drôles d'insectes. Fin de la sortie ? Non, comme il y a l'autre accès plus loin on s'y dirige en espérant trouver une zone plus sereine.

Cette fois rien de stressant nous attend, en tout cas au parking. Nous prenons les sacs à dos et nous nous engageons sur un sentier bien large qui semble d'ailleurs fréquenté. C'est plutôt rassurant.

L'analyse de la carte nous permet de savoir que nous allons essentiellement descendre jusqu'au point indiquant la zone de fouilles et vu les courbes de niveau la pente sera de plus en plus raide au fur et à mesure de notre approche. Rapidement des bourdonnements se font entendre et nous ne pouvons que penser immédiatement aux mystérieux insectes qui ont assailli notre véhicule. C'est plutôt pénible mais nous nous rendons compte assez vite qu'il n'y a pas de danger de piqure par contre c'est agaçant. A un point tel que l'on envisage même de faire demi-tour. Heureusement cela cesse ! Décidemment faut-il vraiment poursuivre ? Y aurait-il une malédiction ? Peut-être est-ce pour cela que ce sentier n'est pas dans les guides ? Stop ! on se reprend et on se remet en mode rando zen !

Pas grand chose à voir comme souvent par contre on entend des oiseaux et cela nous réconforte. Une fois de plus on va devoir se rabattre sur le monde du tout petit et comme souvent Béa va faire la première observation.


Alors vous l'avez repéré le gros criquet ? 


Et bien sûr la 2° observation. Encore un criquet ! Et celui là pour le voir je m'y suis repris à plusieurs fois.



Le GPS indique bientôt 5 km et nous semblons avoir atteint le fond de la vallée dessinée sur notre carte, nous devrions atteindre le camp d'ici peu. Rien de particulier pour l'instant, la piste est restée très accessible et par endroit j'ai même cru voir des traces de roues comme celles d'un quad. La forêt reste peu pénétrable puis la végétation change peu à peu et nous finissons par atteindre une zone déboisée. Nous venons d'atteindre le Camp Caïman. Nous faisons le tour du propriétaire et découvrons avec surprise des centaines de petits coffrets allongés, numérotés et bien rangés sous des abris en bon état. 


Toutes ces petites boîtes renferment des "carottes" de minerai. Il s'agit vraiment du site d'une grande société canadienne d'exploitation minière qui dans les années 1990 avait obtenu une autorisation d'exploitation pour des analyses du sous-sol. Mais voilà, le Grenelle de l'environnement est passé par là  et après bien des tergiversations de l'Etat la zone de Kaw a été finalement "classée" et plus aucune exploitation industrielle ne pourra s'y implanter. Ce n'est que partie remise pour cette société puisqu'aujourd'hui des nouveaux dossiers sont instruits le long de la RN 2 non loin de Régina. C'est la recherche du difficile équilibre entre développement économique et environnement. En effectuant quelques recherches j'ai ainsi découvert  que près de 140 km de forage ont été réalisés pour expertiser environ 1800 carottages. Nous sommes au cœur d'une ancienne zone minière.


Nous reprenons des forces car nous sommes exactement à mi-chemin et nous allons devoir tout remonter. Nous cherchons la sortie opposée du camp pour poursuivre notre boucle et trouvons rapidement un pont particulièrement délabré mais incontournable pour franchir une crique. On s'y aventure un peu mais il faut se rendre à l'évidence, il n'est plus utilisé depuis longtemps et de plus je perds le sentier en atteignant le bout du fragile édifice. La végétation a repris ses droits et à part se frayer un chemin au sabre, nous ne reviendrons pas par là. 
Demi-tour. Nous connaissons désormais le parcours et savons que notre allure sera "piano" car les 4 prochains km seront une longue ascension. L'avantage de marcher lentement dans une pente c'est que notre regard se porte essentiellement sur ce qui se passe juste devant nos pieds et alors que le criquet était le héros à l'aller les grenouilles vont prendre le relai au retour.





Et pour conclure cette belle randonnée rien de tel qu'un joli grillon.

Pour finir nous aurons parcouru près de 12 km en un peu plus de 3 heures avec 400 m de dénivelée.





2 commentaires:

  1. Alors là si ça c'est pas l'aventure!!! Quel courage les parents... Si Meylina avait été là et avait entendu les insectes, nous aurions parcouru tout ça en moins d'une heure lol

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    1. C'est vrai que l'on a failli faire demi-tour car le bourdonnement fut un moment vraiment abrutissant !

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