9 janvier 2020
Dernière journée en Gwada avant notre avion prévu à 6 h 00 demain matin. Il nous reste une partie de Grande-Terre que nous n'avons pas explorée, celle située au nord-ouest entre Petit-Canal et Port-Louis. En cherchant les activités possibles nous trouvons rapidement l'existence d'un sentier botanique appelé Deville-Maisoncelle.
Nous traversons donc de nouveau l'île par le centre que nous connaissons bien désormais et nous atteignons facilement le point de départ de la randonnée juste un peu avant d'arriver à Petit-Canal. Le parcours est annoncé pour 6 km avec quasiment pas de dénivelée. Nous nous engageons sur le petit sentier qui longe et parfois traverse un petit cours d'eau asséché et la majeure partie du circuit se trouvera à l'ombre, c'est parfait.
Pendant le premier kilomètre nous allons trouver quelques panneaux d'informations que nous confronterons avec notre extrait de carte mais il faut avouer que nous avons du mal à associer l'image au terrain. Peu importe, nous cheminons tranquillement et c'est très agréable d'évoluer dans ce sous-bois.
Après le sous-bois, nous débouchons dans un champs de cannes à sucre que nous longeons quelque temps avant de retourner à l'ombre de la forêt. Le contraste est surprenant car nous sommes en milieu tropical avec cette impression de bocage surtout quand une vache broute tranquillement juste devant nous. Des épiphytes occupent les arbres et un fromager pousse au milieu de ce décor champêtre, il y a de quoi perdre la tête !
Le marquage n'est pas évident et plusieurs fois nous devons nous arrêter pour faire le point, pas facile d'entretenir sous un tel climat agressif sans compter la végétation qui pousse et recouvre tout en un rien de temps. Des fruits non identifiés ont une forme curieuse et des sifflements attirent notre attention. Depuis le début de la randonnée, nous avons aperçu très furtivement des oiseaux mais impossible d'en "capturer" un, photographiquement bien sûr. Cette fois le volatile se laisse approcher et prend même une certaine pose sur une branche située juste devant nous au milieu du sentier. En Guyane nous avons le Kikiwi où tyran quiquivi, pour son agressivité qui l'amène à s'attaquer sans hésiter à plus gros que lui, et bien en Guadeloupe, il y a le Pipirit, appelé aussi le tyran gris.
Tyran gris ou pipirit |
Après ce petit moment de chasse photographique nous progressons toujours à l'ombre du sous-bois et cette fois ce sont des fruits qui nous interrogent. On en casse un et l'intérieur est très surprenant. Il s'agit du fruit du "Mahogany grande feuille" dont l'arbre est utilisé en ébénisterie et en construction navale.
Encore un arbre curieux car son écorce lui permet d'être totalement remarqué au milieu d'une végétation tirant généralement sur les teintes de vert. C'est du Bois d'Inde, appelé aussi laurier aromatique. L'appellation Bois d'Inde viendrait de Christophe Colomb qui pensait avoir trouvé les Indes. Les feuilles particulièrement riches en arômes sont très utilisées en cuisine pour parfumer ragoûts, soupes et sauces.
Le parcours est vraiment agréable et cette dernière randonnée conclura bien notre séjour. On quitte la forêt pour de la savane, puis on traverse un champs de cannes à sucre et on revient en sous-bois ce qui nous amène sous un "Raisinier grande feuille", encore une espèce spécifique des forêts côtières tropicales. De retour au point de départ, nous profitons des tables installées à l'ombre pour faire un petit pique-nique bien agréable.
La journée n'est pas finie et nous souhaitons continuer notre exploration en rejoignant la côte. En rentrant dans Petit-Canal un panneau indique les Marches aux esclaves alors changement de cap et jouons les curieux. Nous trouvons effectivement un escalier monumental, un buste installé sur une colonne ainsi qu'une immense sculpture représentant un tambour mais très peu d'explication. Vite internet !
Alors pour le buste, il s'agit de Louis Delgrés, un héros de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, mort sans capituler avec trois cents de ses hommes en 1802 dont un fort porte le nom à Basse-Terre.
Pour les marches, un peu d'histoire. Petit-Canal tient son nom du canal creusé au 18° siècle pour que les bateaux, pendant la période de la colonisation, puissent accoster et débarquer leurs cargaisons d'esclaves venus d'Afrique. L'insalubrité du lieu amena au recul dans la terre et à l'élévation de Petit-Canal sur un plateau accessible par un escalier en pierre de 54 marches qui aurait été construit par les esclaves pour atteindre une esplanade où avait lieu leur vente.
Quand au tambour, Gwo Ka en créole, il est dédié à la mémoire de l'âme de l'esclave inconnu. Il contiendrait selon les historiens des fouets rendus par les quarante maîtres d'habitations lors de l'abolition de l'esclavage.
Pour les marches, un peu d'histoire. Petit-Canal tient son nom du canal creusé au 18° siècle pour que les bateaux, pendant la période de la colonisation, puissent accoster et débarquer leurs cargaisons d'esclaves venus d'Afrique. L'insalubrité du lieu amena au recul dans la terre et à l'élévation de Petit-Canal sur un plateau accessible par un escalier en pierre de 54 marches qui aurait été construit par les esclaves pour atteindre une esplanade où avait lieu leur vente.
Quand au tambour, Gwo Ka en créole, il est dédié à la mémoire de l'âme de l'esclave inconnu. Il contiendrait selon les historiens des fouets rendus par les quarante maîtres d'habitations lors de l'abolition de l'esclavage.
Dommage que nous n'ayons pas eu toutes ces informations au moment de la visite car nous aurions sûrement apprécié différemment le site en en percevant mieux la gravité. Allez on poursuit la route car on vient de voir un panneau "prison de Petit-Canal". On entraperçoit bientôt au milieu d'un parc arboré des vieux murs et on se gare alors au plus près car il n'y a pas d'indication. On s'avance à pied vers la zone et c'est une belle surprise qui nous attend. Certes, la structure est à l'abandon, mais la végétation a envahi de façon exceptionnelle ce qui fut donc une prison. Un énorme "figuier maudit" a pris possession des lieux et a littéralement dévoré les murs, impressionnant !
Cette journée ne serait pas complète sans la découverte d'une dernière plage et un bon bain dans une eau chaude et transparente. Alors direction Port Louis et sa plage du souffleur. Elle est décrite comme l'une des plus agréables de Guadeloupe et nous sommes tout à fait d'accord. Calme, transparence, sable blanc, température de l'eau, tous les ingrédients sont réunis pour en faire une plage exceptionnelle. Alors à l'eau !
Cette plage est vraiment agréable et après ce dernier bain guadeloupéen nous ne pouvions décemment quitter cette île sans goûter un sorbet coco fait dans les règles de l'art, avec une sorbetière à l'ancienne actionnée par manivelle. Délicieux !
Bon, comment conclure un tel périple, pas celui du jour mais celui des 10 jours passés en Guadeloupe ? Exercice difficile car nous pourrions encore écrire et écrire des lignes alors le plus simple c'est de terminer cette belle aventure avec . . . !
Effectivement, que dire de plus après un tel déluge de magnifiques paysages. Chacun se délecte selon son ressenti on peut juste être admiratif et... rêver!!!
RépondreSupprimerMerci pour ce beau partage.
C'est toujours un vrai plaisir de partager nos découvertes.
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