vendredi 18 octobre 2019

Le sentier des Salines

Il y a de nombreuses possibilités de promenades près de Cayenne et parmi les sentiers les plus agréables, les Salines de Montjoly est celui qui offre des paysages très variés. Il est composé :
- D’une plage sableuse qui constitue un site important de ponte des tortues marines, site d'autant plus important qu'il offre le rare privilège de pouvoir assister d'avril à août à la venue de 3 sortes de tortue, la tortue géante Luth, la tortue verte et la tortue olivâtre.

- D’un cordon dunaire qui possède une végétation typique de milieux sableux,
- D’une zone humide située en arrière du cordon dunaire décrite dans les guides comme l’une des plus  remarquables de l’Ile de Cayenne.

Le mot « Salines » pourrait laisser penser à une ancienne activité de récolte de sel. Ce n’est pas le cas des Salines de Montjoly. L’appellation vient sans doute des dépôts naturels de sel qui se forment après évaporation de l’eau de mer.

Nous commençons par la partie plage et tombons sur les inévitables anableps, ou 4 yeux, qui occupent la totalité de la frange littorale et qui fuient à notre approche pour mieux revenir après notre passage. Ils ont pour particularité d'avoir les yeux divisés en deux horizontalement d'où leur surnom (en anglais four-eyed fish). Ils évoluent surtout dans la partie vaseuse de la plage
Entre mer et étang, le cordon dunaire est recouvert de végétation avec notamment plusieurs espèces d'ipomées, véritables lianes rampantes avec de belles fleurs violettes, pratique pour fixer le sol sableux et ainsi limiter l'érosion.

Nous quittons maintenant la plage au bout d'une quinzaine de minutes pour pénétrer dans la mangrove, l'interface entre la mer et la terre. Véritables entrelacs de racines "échasses", c'est le territoire des palétuviers rouges, blancs et gris. Grace à une passerelle en bois, on évolue facilement et sans danger et on profite du décor. Si on observe le silence quelques instants, on verra alors sortir de trous le crabe violoniste avec sa pince hypertrophiée.




Nous laissons la mangrove dernière nous pour passer sous le couvert d'une végétation haute composée notamment de faux bananiers. Des plantes surprenantes attirent notre attention car elles ont l'air de pousser parfaitement à la verticale. Sont-ce des branches ou un parasite ? Pour les puristes se sont des aracées épiphytes (plus de 3800 espèces), et pour faire simple, il s'agit d'une plante qui en utilise une autre uniquement comme support sans la parasiter.



Avant de rejoindre le marais un prunier Monbin nous offre ses fruits au goût acidulé qui donnent une confiture à la saveur unique. Il va falloir goûter pour confirmer cette allégation. Avec le marais, c'est aussi le retour du soleil et de la chaleur. Un balbuzard pêcheur passe trop vite pour être photographié (il va falloir me croire) tandis que de nombreux oiseaux dont des hérons se cachent au sein d'une végétation dense. Il y aurait aussi des caïmans à lunettes mais il faut revenir la nuit pour tenter de les apercevoir.


Encore un changement de décor avec l'arrivée des palmiers awara et des arbres à boulets de canon. Pour le premier attention à ne pas se laisser distraire par les belles grappes de fruits rouges car ses épines fines et cassantes sauront vous rappeler que si la nature est belle, elle peut aussi être agressive ! Quand au second, Kouroupitoumou en guyanais, ouille ouille ouille si vous passez dessous au moment de la tombée de son fruit. Avec un poids qui peut atteindre 5 kilos le fruit, en forme de boulet de canon, est mature à 18 mois mais attend 2 ans et demi pour tomber. La pulpe est nauséabonde et toxique et sa couleur bleuâtre en fait une teinture indigo pour les amérindiens.





Cela fait bientôt 2 heures que nous parcourons ce bel endroit et nous vous laissons avec ces quelques fleurs qui concluent notre promenade.



2 commentaires:

  1. J'essaie toujours de trouver quelque chose d'original à dire dans mes commentaires mais parfois juste "wouahou" est de circonstance. C'est tellement beau...

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