Montagne pelée et Gros arbres.
Notre avion est à 15 h et nous avons rendez-vous à 14 h sous le carbet central pour y être récupérés par la navette qui nous déposera à l'aérodrome moyennant 5 euros par personne. Nous profitons de cette dernière matinée pour enchaîner 2 balades courtes aux profils très différents. Commençons par la plus courte mais la plus raide, 20 min d'ascension du belvédère pour atteindre le sommet de la montagne pelée.
Nous quittons notre gîte et prenons immédiatement à gauche pour rejoindre le sentier qui débute à l'extrémité du chemin qui passe devant "Chez Lulu" où nous avons pris notre repas du soir le jour de notre arrivée.
Peu de transition, un petit pont et on s'enfonce dans un sous-bois pour attaquer franchement la pente. A froid, c'est chaud ! Toutefois cet effort est récompensé par la vue qui nous est offerte en arrivant au sommet.
Les derniers mètres nous font accéder à une terrasse couverte en bois construite sur un rocher. A cette heure matinale une légère brume s'élève au dessus de la forêt et pose un voile blanchâtre sur les maisons de Saül que nous apercevons en contrebas.
De l'autre côté la canopée à perte de vue avec un géant qui s'en est extrait.
Nous redescendons rapidement pour rejoindre l'autre sentier et apercevons dans la pente une magnifique cabosse de cacao. Elle n'est pas là pas hasard car nous longeons la propriété d'un couple de planteur de cacao "Guiana", l'espèce spontanée de Guyane. Nous n'aurons pas eu le temps de visiter cette propriété et c'est dommage car il y a dégustations de chocolat et de soupe créole dont nous ne connaîtrons pas la recette.
Maintenant que nous sommes échauffés, attaquons le deuxième sentier, celui de Gros arbres et à votre avis que pouvons-nous espérer voir ? Des gros arbres bien sûr.
Le début du parcours est plutôt boueux et pour cause, il est empruntable par les quads. Ce n'est pas très agréable pour progresser et on passe son temps à sauter d'un bord à l'autre du sentier. Enfin on retrouve de bonnes sensations et le plaisir de marcher. L'humidité reste présente et les infrastructures mises en place facilitent notre pérégrination. Pas de nature exceptionnelle pour l'instant, on devient difficile.
Et comme souvent c'est le monde liliputien qui nous apporte ses petites merveilles. Toujours aussi remarquable !
Elle est pas belle la bête ?
Un panneau attire notre attention, "la boucle du sablier". Nous nous y engageons en prenant bien soin de garder notre équilibre et de ne pas glisser sur les "pas japonais". Quelle forme peut bien avoir ce sablier ? Un arbre sculpté ? Un rocher usé par le ruissellement ?
Vous voulez du remarquable et bien en voilà. En fait le sablier est une espèce d'arbre. Celui-ci fait 3 mètres de diamètre et c'est le plus grand spécimen recensé de Guyane. Ses autres noms sont Hura Crépitans ou Pet du diable ! En effet ses fruits éclatent littéralement au contact de l'eau lorsqu'ils tombent à maturité en faisant un son caractéristique. Nous ne pouvons pas hélas en témoigner !
Après le géant, retour au petit et c'est avec un grand plaisir que je vous présente une nouvelle grenouille, l'Atelopus spumarius, dite grenouille Arlequin, allez savoir pourquoi !
Et un fromager, un ! On se sent tout petit !
Il est pas beau le char d'assaut ?
Sauterelle prête à bondir !
Nid de guêpes !
Encore un géant !
La boucle est presque bouclée et il est temps de se remettre en condition. C'est peut-être un peu tôt car il reste la piste de quad à franchir.
Comme toujours au moment où on ne s'y attend pas, nous allons vivre un petit moment de poésie avec un magnifique Caligo dit papillon chouette. Pas farouche du tout il est d'abord attiré par mon chapeau sur lequel il se pose en toute tranquillité. Je peux bouger en douceur sans l'inquiéter. Le camouflage du couvre-chef y est sûrement pour quelque chose cependant il recherche manifestement des fleurs car maintenant il poursuit son vol délicat pour se poser sur le tee shirt jaune de Béatrice et là encore on peut le photographier sans se presser.
Son surnom de Papillon chouette est aisé à comprendre car on imagine bien l'apparition de ce volatile lorsque monsieur Caligo déploie ses ailes pour mettre en valeur sa livrée. En outre une autre caractéristique lui offre une protection supplémentaire et pour mieux s'en rendre compte j'ai mis pour cet article une photo de ce papillon prise à une autre occasion et beaucoup plus explicite.
Je ne l'avais pas remarqué la première fois que nous avions aperçu ce papillon mais maintenant c'est flagrant. Je vous laisse quelques instants de réflexion avant de vous livrer le secret.
Vous avez trouvé ? Regardez bien la partie basse du papillon, et oui, un serpent apparaît clairement avec sa tête et ses épaisses lèvres à gauche. Je vous jure que je n'ai pas truqué la photo. La nature est exceptionnelle.
Encore quelques photos et il faut songer à rejoindre le gîte et récupérer nos bagages. Tout à une fin !
La navette est à l'heure et nous rejoignons l'aérodrome en 10 min.
Les formalités sont vites effectuées car nous serons 4 à embarquer et il n'y a plus qu'à attendre notre "taxi" devant cette belle fresque en mosaïque réalisée par les élèves de l'école de Saül en 2014.
"Taxi" à l'approche !
Et voilà fin de cet excellent séjour en terres vierges que nous recommandons absolument pour qui veut découvrir une facette unique de ce territoire ! Au revoir Saül !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire