lundi 31 août 2020

Emergence de tortues olivâtres

Depuis maintenant un an nous avons eu plusieurs fois l'occasion d'apercevoir des tortues et il y a peu nous avons eu la chance d'assister à une émergence. Une association veille particulièrement sur ces petits êtres fragiles, l'association Kwata qu'il convient de soutenir, et je vais donc emprunter de l'information sur le site afin de ne vous livrer que des données fiables.

Les plages de Guyane comptent parmi les plus importants sites de pontes de tortues marines au monde. Trois espèces y nidifient régulièrement : la tortue luth, la tortue olivâtre et la tortue verte. Espèces menacées, les tortues marines font l'objet de programmes d'études et de conservation depuis de nombreuses années en Guyane et c'est en 1998 que l'association Kwata a mis en évidence l'importance des plages de l’Île de Cayenne comme sites de ponte majeurs pour les tortues olivâtre et luths.

Principalement deux espèces viennent en nombre pondre sur les plages de Rémire Montjoly et de Cayenne. Il s'agit de la tortue olivâtre et de la tortue luth. En ce qui nous concerne nous avons observé des tortues olivâtres sur notre plage de Montabo à moins d'un kilomètre de notre résidence. Les tortues vertes ont quant à elles une préférence pour les plages de l'Ouest guyanais que nous espérons un jour découvrir lorsque le déconfinement sera total.

La tortue luth que nous avons eu la chance d'apercevoir lors de notre séjour au Gabon est la plus grosse tortue marine au monde avec un poids moyen de 450 kg et une taille de 160 cm. Elle se nourrit quasi-exclusivement de méduses. Nos plages de l'Est auraient accueilli près de 5000 pontes tous les ans.

Enfin, celle qui nous intéresse aujourd'hui, la tortue olivâtre, est la plus petite tortue marine avec un poids moyen de 36 kg pour une taille de 70 cm. Elle se nourrit de divers aliments : crustacés, poissons, mollusques, méduses et parfois algues et herbes marines. Entre les mois de juin et août, les plages de l’Île de Cayenne accueillent jusqu'à 90% des pontes de Guyane pour l'espèce. Chaque année, entre 1500 et 3000 pontes sont recensées : il s'agit probablement du plus gros site de ponte d'Amérique de Sud pour la tortue olivâtre.

Voilà pour la littérature et encore merci à l'association Kwata pour son travail, maintenant place aux photographies et à un petit film pour conclure cet article.











Bon visionnage





dimanche 30 août 2020

Les îles du Salut

Avec le déconfinement progressif l'offre touristique s'étoffe peu à peu et le déplacement sur les îles du Salut est de nouveau autorisé alors "en avant moussaillons". Direction Kourou et la tour Dreyfus pour embarquer à bord du catamaran qui va nous déposer 1 h 30 plus tard sur l'île Royale. Précaution oblige, nous voyagerons masqués.

Nous connaissons bien les lieux et nous partons immédiatement sur le sentier côtier pour faire le tour complet puis nous prenons la direction du sommet pour rejoindre les bâtiments de l'ancien bagne et profiter de la vue imprenable sur l'île du Diable.

L'expérience animale de ce jour c'est la rencontre avec toute une famille de capucins bruns. Nous les avions déjà aperçus lors de notre première venue sur les îles mais ils étaient restés à distance. Aujourd'hui c'est la sortie dominicale et nous pouvons les approcher sans les faire fuir tout en restant bien sûr chacun à notre place. C'est un régal pour nos yeux !









Après ce bon moment nous allons profiter du temps qui passe puis retrouver le catamaran pour y prendre notre repas de midi et nager tout autour dans une eau rafraîchissante. Maintenant petite virée sur l'île Saint Joseph et grâce à une marée favorable nous pouvons nous baigner dans la piscine des bagnards. Elle est plus agréable que celle de Royale ! Enfin je pense qu'à l'époque les reclus ne se posaient pas ce genre de question et qu'ils étaient un peu plus nombreux à patauger...


Après ce bon bain nous ferons aussi le sentier côtier de cette "île du silence" et la visite du bâtiment aux cellules sans toit situé au point le plus haut. Une tortue verte nous fera un petit coucou et l'heure du retour sonnera bientôt. Encore un bon moment de passé !





Cellule avec vue sur mer !








dimanche 16 août 2020

5° mois de confinement

Ce 15 août 2020 sera à marquer d'une pierre blanche ou plutôt de trois. En effet en ce jour de l'Assomption nous sommes partis sur Kourou pour faire la petite randonnée de la Montagne des Singes et cela nous aura permis de :

- Capturer un magnifique Jacamar à bec jaune

- me faire piquer 2 fois par mes premières guêpes

- et enfin finir au restaurant péruvien de Kourou pour notre première sortie déjeuner depuis 5 mois.

C'est dans ces moments là que l'on prend conscience qu'il ne faut pas grand chose pour être heureux !






mardi 4 août 2020

Le camp Cisame

Après la découverte de Régina, point de départ de notre périple fluvial et forestier, nous filons désormais à 30 km/h sur l'Approuague en direction du Camp Cisame. Avec les arrêts et les passages de sauts, il nous faut 2 heures pour parcourir les 45 km. L'Approuague prend sa source dans le "massif central" guyanais appelé Emerillon, il mesure 335 km et engendre des rapides puissants et le saut le plus important de Guyane, le saut Grand Canori et ses 19 m de dénivelé sur quelques centaines de mètres.




Le fleuve est calme en cette saison et nous observons les berges à la recherche du moindre signe de vie. Du vert partout et soudain une tâche rouge attire notre attention et notre guide se rapproche du bord. Il s'agit d'une magnifique fleur de cacao rivière. Comme son nom l'indique, l'arbre adore avoir les pieds dans l'eau, par contre n'attendez pas du chocolat car si la cabosse qui lui sert de fruit ressemble comme deux gouttes d'eau à celle du cacaoyer, la comparaison s'arrête là.



Une heure de pirogue plus tard, nous atteignons notre premier saut, le saut Tourépé, que nous franchirons après une pause bienvenue pour nous détendre les jambes. C'est l'occasion de voir un joli papillon et d'apercevoir les roches qui affleurent à la surface du fleuve. Et de nous interroger, par où passerons-nous ?






Il est temps de poursuivre notre remontée du fleuve et surtout de franchir le saut. Les eaux sont encore hautes et le guide nous demande juste de ne pas effectuer de mouvements lorsqu'il attaque les rapides. Quelques secousses plus tard nous voilà parvenus au-dessus de la zone de turbulence et reprenons le cours de notre périple avec sérénité. Lorsque le niveau est trop bas alors il faut décharger les pirogues et soit les pousser soit laisser le piroguier manœuvrer seul l'embarcation. Il faudra revenir en octobre pour voir cela.



Rien à nous mettre sous la dent en matière de faune sauf parfois au loin une tortue qui bronze au soleil et se jette à l'eau à notre approche. Finalement, l'une d'entre elles, moins timide sûrement, se laisse prendre en photo avant de nous gratifier d'un plongeon très gracieux. 


Encore trois sauts faciles à franchir puis nous apercevons presque au dernier moment un discret ponton qui indique notre arrivée à bon port. Bienvenue au camp Cisame !




Alors faisons maintenant le tour du propriétaire ! Juste après le ponton, un escalier nous amène au centre du dispositif car toutes les installations sont disposées en étoile.



A gauche se trouve notre carbet "couchage" qui peut héberger jusqu'à 15 hamacs et juste à droite le carbet "palabres" qui comme son nom l'indique nous servira de lieu de convivialité pour y prendre nos apéros du soir au coin du feu. Vraiment au coin du feu !





De notre "chambre" nous avons une vue d'ensemble sur un autre carbet "couchages" et sur la droite sur le carbet "restaurant" où nous prendrons tous nos repas et les apéros du midi. Au fait un petit grage vient de faire sursauter un voisin qui cherchait un morceau de ficelle dans la pelouse juste à côté de notre carbet. Oups ! le serpent vient de fuir tranquillement vers un palmier, rassurant !




Enfin il y a la buanderie et en même temps la salle de bain. Bon pour les moins téméraires, le camp dispose aussi de vrais toilettes et de 8 douches.



Pour ce premier jour, nous avons quartier libre cet après-midi et le repas ayant été pris vers 14 h nous disposons de temps pour nous détendre en hamac puis faire un tour de canoë sur ce long fleuve tranquille. Je vais tester la force du courant et la maniabilité du frêle esquif puis j'embarque Béa pour une heure de balade nautique. En vérité il suffira de pagayer 30 minutes vers l'amont pour ensuite se laisser dériver jusqu'au ponton. Nous allons être dans un calme absolu et je pensais que nous pourrions avoir une approche parfaite des berges mais pas de surprise finalement, juste quelques hirondelles qui s’enfuiront malgré des coups de pagaies tout en douceur. Peu importe ce fut un moment très reposant !





La nuit tombe vite et le carbet "palabre" s'illumine d'un feu disposé au sein d'une grande poêle à couac suspendue au centre de la pièce. Moment agréable et détendu avant un repas pris vers 21 h. Couche tôt s'abstenir ! Allez hop dans le hamac ! Bonne nuit !

Réveil tranquille vers 7 h après une nuit sereine puis petit-déjeuner et découverte du programme de la journée : initiation à l'orpaillage et à la vannerie puis pour les plus courageux, traversée du fleuve à la nage (avec un gilet) et parcours du combattant.

Manu, l'amérindien, organise sa bande de garimpéros et nous voilà partis vers la crique proche persuadés que la fortune va nous sourire très rapidement. Il attrape son chapeau chinois métallique appelé battée, l'arme absolue de l'orpailleur et après l'avoir rempli de sédiments commence un long travail de lavage. De par sa forme et un geste technique parfaitement maîtrisé de rotation dans l'eau, l'instrument permet d'exercer une force centrifuge hydraulique sur les sédiments. Manu, en véritable expert, évacue ainsi les alluvions les plus légères en premier. Il poursuit ses rotations jusqu'à ne garder qu'une fine couche de sable noir. Les paillettes d'or vont alors apparaître car plus denses que le reste des matériaux elles vont rester au fond de la battée. Simple comme bonjour !



A notre tour ; Manu charge ma battée est...une heure plus tard j'arrive enfin au sable noir. Je crois qu'il va falloir revoir ma technique. Et encore Béatrice a pris le relais. Mais quelle joie lorsque l'on découvre la matière brillante qui va nous rendre riche. 2 paillettes grandes comme... un moustique apparaissent enfin. Nous voilà officiellement devenus des orpailleurs.



Après ce moment "riche" en émotion, un peu de poésie maintenant, place à la vannerie. C'est encore Manu qui s'y colle. Le principe est d'arriver à faire un panier capable de supporter le poids d'un gibier qui serait abattu en pleine forêt et qu'il faudrait ramener. Quelques feuilles de palmier et en moins de 10 mn Manu fabrique un sac à dos capable de contenir près de 30 kilos de viande (ou autre chose si vous êtes végétariens).


Je préfère l'art abstrait !

La matinée se termine tranquillement et maintenant un bon repas, une sieste réparatrice et on repart à l'aventure. Il est 16 h lorsque nous empruntons un layon tracé le long du fleuve. Nous remontons vers l'amont pendant 1 km environ puis le guide nous arrête au moment de traverser une petite crique car il y a à ce niveau un accès à l'Approuague. Vérification des gilets de sauvetage et hop tous à l'eau pour une baignade rafraîchissante. L'objectif se situe de l'autre côté mais voilà la mise à l'eau s'est faite trop basse et nous perdons un tiers du groupe qui va se laisser dériver plus qu'il ne va nager. Le courant n'est pas très fort cependant en ayant respecté la consigne d'une dérive tranquille il devient vite évident qu'il sera impossible de rejoindre l'objectif. Peu importe, une pirogue de sécurité est là pour récupérer les naufragés.
A vos marques ! 

L'itinéraire est ouvert !

Quand faut y aller !

On n'est pas bien au milieu du fleuve ?

Après cette partie humide, nous reprenons pied sur la berge opposée et enchaînons une petite marche sur un layon encombré mais les obstacles sont encore à venir avec notamment la traversée d'une crique dans une dizaine de minutes à l'aide d'une corde tendue entre les 2 rives. Dommage, on était presque sec !


Nous voilà maintenant à pied d'oeuvre et 7 obstacles vont se présenter tour à tour. Il faut dire que nous sommes sur un ancien parcours du combattant mis en place il y a quelques années lorsque le camp avait une vocation d’aguerrissement. Cisame signifiait Camp d'instruction à la survie et l’aguerrissement en milieu équatoriale. Bon d'accord on est loin de cela mais quand même...






Prise au filet !

Voilà, fin du petit circuit, courbatures garanties après-demain. On s'est bien amusé et une pirogue nous attend pour nous faire traverser l'Approuague. Une douche pour enlever la boue et une remise en condition tranquille vont nous permettre d'aborder l'apéro dans de bonnes conditions. La soirée est agréable et le groupe s'entend bien. Encore une fois nous passons un bon moment au coin du feu !

Une deuxième nuit nous attend et c'est toujours du bonheur de se laisser bercer dans un hamac et s'endormir au son des bruits de la forêt. Au petit matin nous préparons nos sacs car il faut bien rentrer. Le retour en pirogue n'apportera pas de nouvelle surprise et je vous laisse avec un dernier florilège de photographies. Vivement le prochain camp !