Jeudi 9 juillet.
Le couvre feu en semaine est à 17 h aussi nous avons une bonne journée devant nous pour organiser une sortie sur un sentier éloigné de Cayenne. Il y en a encore un que nous n'avons pas fait, c'est celui de l'Anse situé sur la commune de Sinnamary. Il va nous falloir 2 heures pour atteindre le point de départ de cette randonnée. Il faut traverser la commune par sa rue principale puis prendre à droite la rue Barbé Marbois. On enjambe rapidement le pont Philippon puis encore une dizaine de kilomètres d'une piste correcte nous amène à une barrière et le panneau d'information du Centre spatiale guyanais qui présente la balade.
Historiquement, la piste bitumée que nous avons empruntée était l'ancienne route qui menait à Kourou. Le parcours qui nous attend fait 15 km en aller-retour et comporte 5 stations pédagogiques qui nous permettront de mieux comprendre les particularités biologiques de ce morceau de Guyane. Le sentier est la plupart du temps couvert par une végétation qui laisse peu passer la lumière ce qui ne facilitera pas les prises de vue photographiques mais nous protégera de la morsure du soleil. Pour l'instant le sol couvert de feuilles est très sec et nous les faisons craquer quasiment à chaque pas, pour la discrétion on repassera !
La nature nous réserve toujours des surprises et voilà une termitière qui se carapate à notre approche. Mais où a-t-elle la tête ?
Nous atteignons le PK 2 où se trouve la première halte pédagogique relative au marais. Un joli kiosque de bois est bâti au bout d'un ponton et nous offre une très belle vue entre mangrove et cordon dunaire. Quelques oiseaux survolent la zone et bien sûr les grenouilles assurent la partie concert. C'est un endroit très agréable pour une première pause fraîcheur.
Nous reprenons notre progression et bientôt un magnifique Anis des palétuviers transperce la végétation tel un éclair bleu juste devant nous. Ils sont nombreux et on les entend très bien, par contre difficile d'en "capturer" un. A propos de végétation, nous arrivons bientôt devant un immense arbre totalement envahi par un philodendron qui a développé une quantité impressionnante de racines aériennes, c'est un courbaril. Il est connu sous un autre nom moins glamour, le caca chien en référence à la forme de son fruit. Mais ne nous y trompons pas, ce fruit contient des graines rondes et brillantes entourées d'une pulpe très appréciée. L'autre intérêt de cet arbre c'est qu'il possède des branches qui poussent presque horizontalement ce qui nous change de la verticalité habituelle des grands arbres tropicaux.
Le chemin reste agréable et bientôt un premier chablis nous barre la route. Il va y en avoir d'autres et ils ne seront pas tous faciles à contourner. Le coupe-coupe n'aurait pas été inutile ! grrrrrrrrrr ! Sinon l'autre point noir de ce circuit c'est les moustiques et les mouches, impossible de s'arrêter plus de 10 secondes ! Bon les mouches, on s'habitue car finalement elles se posent sur nos couvre-chefs mais les moustiques...
Heureusement que les oiseaux sont là pour nous distraire. Ils apparaissent furtivement sous le couvert végétal et par moment il y en a vraiment beaucoup et de nombreuses espèces. Là un martin-pêcheur nain, ici un jacamar vert ou encore un tyran féroce.
Bientôt la forêt de Moucaya, sorte de palmiers, et toujours un beau sentier couvert qui me permet de découvrir, soit Béatrice juste derrière moi soit...un agouti juste devant.
Encore un chablis qui nous oblige à nous baisser puis peu de temps après un grand brouhaha dans les arbres nous immobilise. Des cris, des branches qui bougent mais toujours rien de visible. Puis enfin un premier animal descend le long d'un tronc, un singe ? Non plutôt un mammifère, assez longiligne, court sur pattes avec une longue queue en panache. Impossible à identifier sur le moment. Il en descend de tous les côtés mais la densité de la végétation m'empêche de "figer" la bestiole. De retour à la maison j'ai essayé de donner un nom à cet inconnu et j'ai d'abord trouvé la teyra, sorte de martre qui affectionne les marais et qui est décrite comme suit : Pelage noir sur la plus grande partie du corps avec une queue assez longue et touffue. Mais voilà en examinant de près mon cliché flou, je crois aussi voir un coati, petit animal arboricole qui vit en bande dans la région et qui n'hésite pas à se poster à mi-hauteur sur un arbre pour nous observer, comme sur la photo. Il va falloir y retourner.
Nous venons de passer un très bon moment car c'est la première fois depuis le début de notre séjour que nous avons en milieu naturel autant d'animaux en même temps et aussi près surtout. Les oiseaux continuent également de nous surprendre et voilà maintenant un pic jaune qui me laisse un peu de répit.
Sinon une grenouille bien sûr, une sortie sans grenouille ce n'est pas possible !
Un dernier chablis nous bloque à 500 m de l'objectif final. Il faudra vraiment revenir et équipé d'un sabre cette fois.
Retour par le même chemin bien sûr et pose devant une fourmilière en attendant le tamanoir qui vit dans cette zone littorale. On n'a pas attendu assez longtemps pour le voir. Une dernière halte au kiosque en bois va me permettre de compléter ma collection d'oiseaux en y ajoutant un magnifique Synallaxe à gorge jaune. Il faudra vraiment refaire cette sortie !
Vous auriez pu attendre le tamanoir franchement...
RépondreSupprimerIl fallait se dépêcher pour ne pas rater l'apéro.
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