Et c'est parti pour 7 semaines de carnaval. Je vais utiliser le lexique fourni par la ville de Cayenne pour essayer de synthétiser toutes les informations qui circulent sur cet événement majeur dans la vie d'un guyanais. Pendant toute cette période les gens pensent, respirent et vivent Carnaval. Inutile de dire que tout le "pays" tourne au ralenti ou à tout le moins s'adapte à la fête.
En pratique chaque week end est l'occasion de parades et de bals et bien souvent les festivités commencent dès le vendredi soir.
Une particularité bien locale est la présence du touloulou. C'est le plus célèbre des personnages qui représente une dame élégamment habillée de la tête aux pieds. Pas un centimètre de peau est visible, jupons, longs gants, cagoule, masque, tout est fait pour qu'elle ne puisse pas être reconnue. Si elle participe aux défilées, c'est surtout la reine des bals parés-masqués, autre grande institution. Ces soirées ont lieu les vendredis et samedis soirs et sont organisées par les dancings ou "Universités". Les femmes déguisées sont les seules autorisées à danser et à choisir leur cavalier. On y danse mazurka, biguine et pikédjouk, cette dernière danse voyant les danseurs très "collés". Selon la tradition si une femme non déguisée danse alors l'orchestre s'arrête.
Et pour ceux qui n'en ont pas encore assez alors il reste l'épreuve du vidé. Simple, il faut "vider" la salle de bal. On invite donc la foule présente à se rassembler dès l'aube quelque part en ville pour suivre un orchestre endiablé juché sur un camion avec le son à fond et jusqu'à l'épuisement.
Pour conclure je vais vous décrire quelques personnages clés que l'on rencontre lors des parades et que nous aurons l'occasion de voir à Cayenne et à Kourou.
Sans ordre particulier nous pouvons citer les Nèg'marrons qui sont des groupes de personnes vêtues d'un kalimbé, sorte de pagne rouge, et enduits d'huile et de suie dont ils cherchent à s'essuyer sur les passants. C'est une représentation des esclaves fugitifs, appelés marron, du verbe "marronner", qui signifie fuir la colonie pour la forêt. (photo issue de Guyane la première).
On trouve également la tradition du jet de farine appelée ici le "Jéfarin". Le costume doit être tout blanc avec pantalon, chemise et un grand chapeau pointu. Et bien sûr lorsque les enfants veulent approcher les carnavaliers ces derniers les saupoudre de farine.
On trouve également la tradition du jet de farine appelée ici le "Jéfarin". Le costume doit être tout blanc avec pantalon, chemise et un grand chapeau pointu. Et bien sûr lorsque les enfants veulent approcher les carnavaliers ces derniers les saupoudre de farine.
Nous n'avons pas pu voir le personnage suivant mais en avons trouvé une sorte de sosie puisqu'il s'agit d'un personnage 2 en 1, le Karolin. Normalement c'est un bonhomme vêtu d'une queue de pie et chapeau accroché sur le dos d'une mégère.
Pas de carnaval sans la mort ici surnommée "Lanmo". Ce personnage symbolise bien sûr les âmes qui errent sur terre, il défile dans une tenue blanche sur laquelle est peint un squelette. Lorsqu'il s'approche d'un passant, il l'entoure de sa cape blanche tout en dansant. Lors du défilé de Cayenne, nous avons trouvé un Lanmo exceptionnel, c'est l'âme d'un cheval que nous avons vu passer devant nous.
Il y a bien d'autres personnages et nous essaierons de faire mieux l'année prochaine pour les distinguer au milieu du défilé et pouvoir vous les proposer. Mais le carnaval n'est pas terminé...
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