dimanche 28 juin 2020

L'iguane de la résidence Océane

Je sais que je vous ai déjà parlé de lui mais je ne résiste pas à l'idée de lui faire encore un article et peut-être même un "book" car c'est une vraie star ! Je parle de notre iguane que nous voyons évoluer désormais quasiment chaque jour autour de notre piscine.

C'est un véritable rituel. Il part du mur de gauche, observe un instant puis parcourt par petits bonds successifs le mur situé en face. Il atteint alors le toit de la cabane de jardin qui lui permet de rejoindre un petit arbuste dans lequel il fait souvent une pose pour grignoter au passage quelques insectes. Ensuite il descend le long du tronc puis fait un exercice d'équilibre sur la palissade qui protège la piscine pour enfin retrouver un terrain plus favorable, le tronc du palmier qu'il va escalader jusqu'à son faîte. Final en beauté, notre iguane s'allonge de tout son long sur une haute palme et observe tranquillement les nageurs qui évoluent juste en dessous de lui. Chapeau l'artiste !























Re-confinement et le sentier de Lamirande

28 juin 2020.

Et voilà comme on pouvait s'y attendre la Guyane flambe à son tour et le virus circule sans contrainte sur l'ensemble du territoire. Conséquence, le couvre-feu est remis en place et le temps libre quotidien rétrécie à vue d’œil. Pour l'instant on doit être à la maison dès 17 h en semaine et le weekend fin des activités à 13 h le samedi.

Alors direction le sentier de Lamirande à 15 km de Cayenne juste avant Matoury pour une promenade de 2 h 30 en pleine forêt. Peu d'observations remarquables, à croire que les animaux sont aussi confinés, mais peu importe, l'essentiel est de prendre un bon bol d'air tropical avant de se retrouver enfermés. Plus grande réserve périurbaine de France, la réserve naturelle nationale du Mont Grand Matoury nous permet de découvrir de la forêt primaire, une richesse si proche de Cayenne.


Il ne faut pas louper l'entrée de la route forestière située sur la droite sur la RN2 peu après le palais omnisports. Une piste rectiligne nous emmène à un petit parking, point de départ du sentier de Lamirande. On apprécie notre Duster à ce moment-là car le terrain est abîmé et de nombreuses flaques boueuses ponctuent le parcours sans compter le final où le mode 4x4 peut s'avérer utile. Béatrice a sorti ses bottes et elle a eu raison car le terrain est particulièrement détrempé.

Après un premier kilomètre de sentier en pleine luxuriance nous arrivons au début du parcours proprement dit. Il se compose de deux boucles que nous pouvons enchaîner les jours de grande forme. Nous avons fait toutes les configurations possibles et aujourd’hui se sera le "complet", les cascades puis le Papayo.

En commençant ainsi on démarre par les dénivelés les plus importants et on atteint un belvédère qui nous offre par beau temps une belle vue sur Cayenne et l'embouchure de sa rivière. La sensation d'immersion est totale car le sentier, s'il est bien marqué, ressemble souvent à un simple layon et de nombreux passages sont coupés par des ruissellements qui nous obligent à nous mouiller les pieds, sauf pour celle qui a des bottes...
 
Si cette journée ne nous apporte pas de  découverte originale, juste un nouvel oiseau tout de même, les autres sorties sur ce sentier nous ont amené à faire de belles rencontres comme un écureuil, des singes saïmiris ou tamarins.



Et même un paresseux...


L'arrivée au belvédère est l'occasion de souffler un peu et de profiter d'un aperçu sur Cayenne ce qui est très rare car généralement les forêts sont trop denses et sans la main de l'homme... point de vue !







Encore un petit effort pour atteindre la partie la plus élevée du circuit qui n'est pas matérialisée et nous restons quelques minutes sur une ligne de crête avant de descendre très progressivement en faisant bien attention aux pièges innombrables tendus en travers du layon. Difficile en même temps d'observer la nature et de surveiller ses pieds. La 2° boucle se fait également sans souci et les arbres remarquables sont plus nombreux. Un lézard par ci, des fourmis par là où une iule à hauteur d'yeux.







Même si le chemin est fréquenté on est quand même le plus souvent isolés et le dépaysement est total, une vraie bouffée d'oxygène en pleine période de confinement. Et que l'on est petit au milieu de tous ces géants... 





Bientôt la fin du circuit et voici ma dernière trouvaille, ce bel oiseau noir à la tâche jaune dans le dos. Il me reste à l'identifier. Retour à la maison vers 12 h, et maintenant repos bien mérité et plongeon dans la piscine.












dimanche 21 juin 2020

La crique Couleuvre

Le reconfinement est à l'ordre du jour en Guyane et aujourd'hui samedi nous devons être rentrés pour 15 h dernier délai. On prépare donc notre sac, un pique-nique et départ à 7 h pour profiter au maximum du temps qui nous est donné. 
Nous prenons la route de Macouria puis passons devant le zoo en empruntant la RD 5. Notre piste du jour s'appelle Risquetout et nous permettra de rejoindre la crique Couleuvre, tout un programme.

Pas de panique ! aucun danger en réalité (enfin rien de plus qu'à l'ordinaire..) et pas un serpent de la journée. sniff !

Nous quittons la RD 5 direction Risquetout, piste Est sur environ 3 km. La route goudronnée est très praticable mais il faut faire attention aux quelques déformations du terrain qui pourraient endommager le véhicule si l'on n'y prenait garde. Un grand virage à gauche et de la place pour stationner nous indiquent le point de départ de la partie pédestre.

Nous allons parcourir un peu moins de 3,5 km de sentier avant d'atteindre la crique et le parcours est très légèrement descendant. Au départ le terrain est plutôt sec mais rapidement l'humidité va faire son apparition et bientôt le port des bottes sera parfaitement justifié, bravo Béa !



La randonnée est plutôt agréable et le chant des oiseaux nous accompagne en permanence. Par contre impossible de voir le moindre volatile alors on se rabat sur un monde plus petit et on sort le microscope, pas tout à fait quand même.

On se rapproche donc des fleurs et comme souvent un insecte n'est jamais bien loin. 





Il faut être particulièrement attentif et patient pour approcher ce monde du tout petit mais aujourd'hui nous avons le temps et cette sortie est vraiment l'occasion de profiter du moment présent, de respirer un bon bol d'air...tiède.

Un arbuste plus téméraire que les autres laisse pendre ses belles feuilles larges et vertes au-dessus du sentier au risque de se les faire abîmer par le passage d'un 4x4 car cette piste est appréciée parait-il de ce genre d'engin. Dans tout les cas aujourd'hui c'est nous qui allons profiter de cette exubérance car nous nous retrouvons quasi nez à nez avec les feuilles et ainsi totalement nez à nez avec 2 magnifiques coléoptères en train de faire du 4x4. Je vous laisse deviner leur couleur !


Manifaye... MAGNIFIQUE !



Après ce moment de pure beauté, regardons vers le sol et essayons de ne pas écraser ce qui se cache juste sous nos yeux. A vous de trouver !


Une mini grenouille d'environ 2 cm. J'avoue, si elle n'avait pas sauté juste avant mon passage je ne l'aurais pas remarquée.



Nous continuons notre petit périple en espérant "tomber" sur le jaguar et pour l'instant c'est dans la boue que l'on tombe. Manifestement on va bientôt arriver au niveau de la crique et le terrain devient de plus en plus détrempé.


 

Passer la zone humide, nous reprenons une progression normale et c'est un beau grillon qui saute juste devant nous. Et pourquoi pas une sauterelle ou un criquet me direz-vous ? Petit cours d’entomologie pour les nuls. Et bien quelques explications s'imposent. Pour faire simple, il suffit de regarder les antennes ; si elles sont courtes alors c'est un criquet. Un premier tri vient d'être fait. Ensuite il suffit de regarder les pattes, elles sont collées au corps pour une sauterelle et plus écartées pour un grillon. Et pour un puriste, prenez le temps de regarder les ailes, elles sont placées sur le côté de la sauterelle et plaquées sur le dos du grillon.

Bon reprenons notre cheminement et profitons sereinement de l'environnement toujours aussi surprenant entre ombres et lumières comme ce palmier qui dessine avec précision des stries sur le tronc de son voisin grâce à ses feuilles qui filtrent les rayons du soleil ou encore les lianes toujours autant facétieuses.

 
 

Bientôt une nouvelle oeuvre d'art apparaît délicatement accrochée sur son support naturel, un nid éventré de guêpes-tatoo, petits insectes calmes mais à la piqûre douloureuse. Nous ne l’expérimenterons pas !

Le sol devient de nouveau très humide et le sentier disparaît de plus en plus souvent sous une bonne épaisseur d'eau. Passer par la forêt pourrait être une bonne idée mais attention tout de même où nous mettons les pieds...et les mains.
 
 




Cette fois pas de doute, nous sommes arrivés à la crique Couleuvre. L'endroit est plutôt agréable et idéal pour un campement, eau à volonté ! Nous y faisons une petite halte et nous reprenons ensuite le chemin du retour. Nous avions prévu d'y pique-niquer mais il est encore trop tôt en ce samedi matin aussi nous décidons de nous rendre au bagne des Annamites (voir les articles "Zoo de Guyane, Montsinéry, Tonnegrande et le sentier des Annamites" et "Le bagne des Annamites à Crique Anguille") car nous espérons y trouver aussi un bel emplacement, au bon moment cette fois.

Là encore beaucoup d'eau ! Et malgré les passages surélevés il faut bientôt se rendre à l'évidence, nous aurons les pieds mouillés.




Nous atteignons rapidement la crique Anguille et nous y trouvons une table de disponible. Nous nous installons pour un repas léger bien mérité tout en respectant la distanciation physique. Il y a d'autres petits groupes et chacun reste à sa place. Des voisins ont le bonheur d'accueillir un morpho qui volette autour d'eux très attiré par le sucre des canettes de soda. Il finit même par se poser sur l'une d'entre elles. Plusieurs spécimens se regroupent et je finis par réussir à en capturer un qui passe à portée. Peut mieux faire ! 



Pendant cette pause repas je profite des alentours pour faire encore quelques petites découvertes comme cette minuscule araignée (2 mm peut-être) ou ces végétaux plein de couleurs (la fleur violette est une Solenum tricuspidatum Dunal).





Toutes les bonnes choses ont une fin, surtout aujourd'hui avec notre contrainte horaire, aussi nous rangeons nos sacs et retournons au parking puis direction Cayenne pour atteindre notre résidence avant le début du couvre-feu prévu à 15 h. Très belle journée !