dimanche 31 mai 2020

Le sentier de la montagne des singes

Weekend de la Pentecôte 2020.

Nous sommes le samedi 30 mai et la météo semble prédire un weekend pluvieux sauf peut-être ce samedi. Nous préparons un pique-nique, chargeons le sac à dos et prenons la route de Kourou pour rejoindre à environ 60 km de Cayenne un petit sentier de randonnée d'une longueur de 4 km avec un bon dénivelé. C'est le sentier de la montagne des singes. En fait de singes, pas de suspens, nous n'en verrons pas, tout comme la première fois que nous sommes venus mais peu importe d'autres surprises nous attendent sûrement.


La boucle principale se parcours tranquillement en 3 h et on peut même ajouter 600 m de sentier botanique. Il y a de nombreuses voitures au niveau du parking mais il s'agit sans doute de coureurs venus se mesurer au denivelé de cette piste. On croise les doigts pour pouvoir être tranquille au niveau du carbet qui doit nous servir d'abri pour le pique-nique. Malgré toutes les pluies des derniers jours le sol n'est pas aussi détrempé que l'on imaginait et nous débutons cette balade au sec. 

Cela ne dure pas et nous pataugeons bientôt dans l'eau courante du sentier transformé en petit ruisseau mais rien de bien gênant car il y a suffisamment de pierres pour sauter de l'une à l'autre et éviter de se mouiller les pieds.

La forêt est très calme et nous n'avons pas l'habitude d'une telle sérénité, les animaux seraient-ils encore confinés ? Le soleil est par contre présent et il joue avec les arbres nous offrant ainsi de jolis jeux de lumières au niveau du sous-bois. Pour l'instant nous profitons donc de la beauté sauvage de cette végétation tropicale dont on ne se lasse pas.
 









La nature réserve toujours des surprises et Béatrice se transforme en un instant en amérindienne grâce à cette magnifique feuille de bois-canon tandis qu'un tronc tranché pour maintenir le sentier ouvert laisse apparaître un joli cœur. 



La piste reste agréable et nous progressons en montagnes russes avec montées, descentes et contournements d'arbres. Le passage devient sablonneux et bientôt il faut accepter de mouiller les chaussures car point d'évitement possible. Nous atteignons une petite crique qu'un ponton permet de franchir. Des points brillants attirent notre attention dans l'eau et en 2 temps trois mouvements nous devenons des chercheurs d'or. En vain ! Au raz de l'eau par contre on voit mieux les plantes aquatiques et notamment celle qui supporte sans difficulté apparente ses 2 fleurs en forme de pompon, une Thurnia sphaerocephala. C'est classe de le dire !





Les lianes sont toujours imaginatives et je pourrais les photographier toute la journée tandis qu'une  psychotria peoppigiana  fait son apparition. Indice "bouche aux lèvres pulpeuses avec une myrtille en son centre". Un peu plus loin un cri  inhabituel d'oiseau nous invite à un arrêt observation. A partir de maintenant soit on patiente soit on s'en va. Alors on patiente ! Guidés par le cri nous cherchons à localiser une première zone sur laquelle poser notre attention puis il faut faire confiance à sa vision périphérique pour détecter les mouvements insolites et enfin...avoir de la chance. Là, devant nous, à une dizaine de mètres en hauteur, tranquillement posé sur un tronc, un superbe pic. Quelques recherches à la maison permettront de le classer comme pic mordoré mais c'est à confirmer alors à vos ordinateurs, chères lectrices et chers lecteurs !

 

Et voilà, la sortie est d'ores et déjà réussie car nous ramenons une nouvelle observation d'oiseau, la collection s’agrandit. Plus loin un palmier comou toujours aussi photogénique nous présente une magnifique chevelure tandis que le tronc de cet arbre non identifié se dresse fièrement vers la canopée. Mais bientôt arrive le clou du spectacle...




Christophe qui marche en tête s'arrête soudainement et regarde légèrement en arrière sur sa gauche. Il dira ensuite qu'il a entendu un glissement. A 2 mètres environ, dans la végétation rase au bord du sentier, un serpent vient de se déplacer tout en douceur. Nous approchons sans bruit et j'ai le temps de prendre la première photo lorsqu'il est encore en mouvement. Il finit par s'immobiliser en se positionnant parallèlement au sentier et à partir de maintenant nous allons pouvoir l'observer. Il semble serein et continue sa recherche au raz du sol car nous voyons nettement sa langue fourchue tâter le terrain.


Nous restons cinq bonnes minutes dans cette position et nous finissons par apercevoir nettement ses couleurs, jaune sur le ventre et gris bleu sur le dessus. Sa forme de tête plus allongée que triangulaire nous laisse à penser que nous sommes en présence d'une "couleuvre" mais il faudra attendre le retour à domicile pour essayer de l'identifier. Il s'agit d'un serpent chasseur, très courant en Guyane. Peut-être un "démesuré" ou un "souligné". En tout cas il est inoffensif et peut atteindre les 2 mètres. Il se nourrit de batraciens et de petits rongeurs et traîne au sol en journée, son terrain de jeu préféré. Bon il est temps de le laisser tranquille et de lui souhaiter bonne chasse ! Encore une belle observation.


Après ce beau moment qui montre combien un serpent est "hypnotisant", nous attaquons la dernière partie du sentier qui mène au carbet. La pente finale est raide mais la vue au sommet vaut l'effort. Il n'y a personne à notre arrivée et nous allons pouvoir nous installer confortablement pour prendre un casse-croûte bien mérité. Mais avant profitons du panorama ! Kourou, le fleuve du même nom, les îles du Salut et le Centre spatiale guyanais, rien que çà !



Nous allons bien profiter de ce moment de sérénité et très peu de personnes viendront nous déranger. Ce calme favorise aussi la venue des animaux et des lézards vont arpenter le terrain autour et sous le carbet en toute tranquillité. Un Naucler (ou Milan) à queue fourchue nous survole un instant, sans doute a-il aussi aperçu les lézards dont il se nourrit lorsqu'il se lasse des insectes.




Une bonne heure plus tard nous "décampons" et redescendons au parking en passant par le sentier botanique. C'est encore l'occasion de faire quelques clichés et d'admirer une dernière fois, pour aujourd'hui, quelques arbres majestueux tellement grands que l'on ne peut apercevoir leur cime. Voilà une sortie pleine de belles surprises ! 











dimanche 24 mai 2020

La plage de Montabo

Dimanche 24 mai 2020.

Ce weekend de l'Ascension est vraiment arrosé et nous profitons de chaque accalmie pour sortir mais toujours avec un parapluie à portée de main.

Ce matin nous allons nous promener sur la plage de Montabo située à 10 mn à pied de notre résidence. Peu de monde sur la route et en arrivant sur la plage nous apercevons 3 personnes en tout. Nous allons être au calme. Comme souvent nous longeons le bord de mer jusqu'à la pointe Ouest puis nous le parcourons dans son intégralité pour sortir de la plage du côté du Mont Bourda. 


Je me mets pieds nus pour profiter du sable et je tente une approche de la partie vaseuse et bien sûr c'est l'enfouissement garanti. Un bon bain de boue !





Comme souvent de nombreuses carcasses de poissons traînent deci delà laissées sur place par la marée montante et qui font le bonheur des oiseaux charognards comme l'urubu qui fréquente assidûment cette plage. Ce matin c'est une raie que nous découvrons abandonnée sur le sable. C'est une première !

Nous poursuivons notre promenade lorsque nous sommes attirés par 2 oiseaux qui ressemblent de loin à ce fameux urubu. Il faut nous rapprocher et utiliser le zoom de mon appareil photo pour se rendre compte que nous venons de faire connaissance avec un nouvel ami. Je vais l'identifier de retour à la maison car il est très caractéristique, il s'agit d'un Caracara du Nord. Sommet de la tête noir, une partie du bec puissant orange et de longues pattes jaunes, pas de doute possible !


Celui-là je ne l'avais pas encore dans ma collection. C'est un rapace de la famille des falconidés autrement dit faucons et je me demande bien ce qu'il fait de ce côté de Cayenne. Pour les férus de français, sachez que Falco vient du latin Falx qui désigne une faux. Cela fait référence à la forme des ailes qui sont longues, étroites et pointues.







Nous restons quelques instants avec les 2 volatiles qui se partagent un poisson puis ils finissent par se lasser de notre présence et s'envolent vers les palmiers qui bordent la plage et disparaissent dans le feuillage. Belle rencontre !

Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Nous allons bientôt arriver à notre point de demi-tour lorsque nous apercevons un couple, plutôt amérindien, au bord de l'eau et l'homme vêtu d'un maillot de bain en train de s'avancer vers la mer, ou plutôt la vase bien sûr. Il porte un sac en plastique et une sorte de petit râteau. Contre toute attente il s'avance vraiment dans la vase et rapidement il ne peut plus avancer mais il prend alors une position allongée et continue sa progression de la sorte, à plat ventre littéralement en rampant. Il semble vouloir atteindre un îlot situé à une centaine de mètres. Il va lui falloir un temps très long car nous le voyons souvent s'arrêter pour reprendre son souffle. Nous poursuivons notre chemin et nous ne saurons jamais s'il a atteint son but. Très surprenant !

Sur le retour, nous aurons le plaisir de profiter du spectacle des aigrettes qui sont communes sur les plages même si pour la première fois nous en voyons une "juvénile". Elle va passer du blanc très pur au bleu mais j'avoue qu'entre l'aigrette blanche, l'aigrette bleue et l'aigrette qui passe du blanc au bleu en grandissant il y a de quoi se perdre.



Par contre l'oiseau suivant est une autre belle surprise car nous ne l'avions vu que de très loin, c'est un Bec-en-ciseaux. Oiseau totalement aquatique aux longues ailes pointues et aux courtes pattes, il offre une chorégraphie magnifique quand il part à la pêche. Vous aurez une vidéo plus bas pour aussi apprécier le spectacle. Son bec a une structure unique, une mandibule inférieure très étroite et plus longue que la supérieure, ce qui lui permet d’attraper les poissons en surface en ne rentrant que la mandibule inférieure dans l'eau sans perdre de vitesse. Un régal de précision !



On ne se lasse pas de ces beaux moments et nous quittons la plage non sans un dernier coup d’œil vers le large au cas où !


A l'approche de la résidence, les buissons bruissent comme souvent et je ne résiste pas à l'envie de vous proposer ma dernière photo de sporophyle femelle.



Et pour conclure un petit jeu : Quel intrus se cache dans la vidéo présentée ci-dessous ?



jeudi 21 mai 2020

Libérée ! Délivrée !

21 mai 2020.

Béatrice vient de finir sa quatorzaine alors elle peut chanter : Libérée ! Délivrée !

Avec la saison des pluies qui bat son plein, tout est trempé partout mais peu importe il est maintenant grand temps de sortir alors nous prenons la direction du Rorota pour faire une vraie balade en forêt. Bien sûr il y a des voitures au parking car nous sommes nombreux à avoir eu la même idée mais finalement nous croiserons très peu de personnes.







Le terrain est humide et les points d'eau sont désormais bien remplis. Nous aurons beau ouvrir les yeux en grand, pas d'animal en vue sauf cette magnifique chenille sûrement bien urticante qui pendait à un fil en plein milieu du sentier.



Nous revenons au parking après une heure et demi de promenade très agréable, expérience que nous espérons pouvoir renouveler désormais comme "avant".

Et hop un poulet rôti sur le retour, le déjeuner est prêt !