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Dégrad Saramaka ! |
Il existe plusieurs lieux en Guyane où nous pouvons manger et dormir au cœur de la forêt équatoriale mais au Camp Canopée nous pouvons aussi atteindre le ciel en passant au-dessus des arbres à la seule force de nos bras et de nos jambes.
Rendez-vous est donné à PK21 au bout de la route du Dégrad Saramaka que nous atteignons après une heure de trajet depuis Cayenne juste après le rond-point qui marque l'entrée de Kourou.
Nous sommes 13 aujourd'hui à attendre notre guide et notre pirogue. Après avoir garé le véhicule chez un particulier qui assure le gardiennage pour une somme modique, Lionel, notre hôte du jour, nous accueille puis nous invite à embarquer avec nos bagages pour 2 jours. Ces derniers sont protégés sous une bâche plastique car la météo n'est pas favorable et l'averse devrait arriver.
C'est chose faite après 10 minutes de navigation. Vite les ponchos pour nous mettre à l'abri des gouttes de pluie qui nous fouettent déjà le visage. Pas d'inquiétude pour l'instant, on a déjà eu l'occasion de vivre ce genre de situation et la pluie ça va...ça vient...
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Passage étroit ! |
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Toile d'araignée ! |
Au fait, nous remontons la rivière de Kourou sur près de 40 km et nous allons mettre environ 2 heures à cause des nombreux ralentissements dus à la faible hauteur d'eau par endroit où à la présence d'obstacles car il y a beaucoup d'arbres qui sont tombés. Chaque passage à petite vitesse nous donne alors tout le loisir pour observer la végétation et espérer voir des animaux.
Pour l'heure, mise à part une immense toile d’araignée, rien à nous mettre sous la dent, où dans les yeux ! Le guide en profite quand même pour nous en parler car, avec plus de 100 m2 de surface, ce n'est pas banal. Anelosimus Eximius, tel est le nom de cette minuscule araignée de 5 mm qui est capable collectivement de bâtir un édifice remarquable. C'est leur sociabilité qui les amène à cette prouesse architecturale car cela devient dans les faits un immense piège à insectes. Une fois pris au piège, pas de pagaille dans la colonie. C'est par petits groupes que les araignées se déplacent alors en direction de leur proie. Elles font preuve de beaucoup de coordination avec des mouvements parfaitement maîtrisés. Elles s'arrêtent toutes en même temps pour continuer à percevoir les vibrations de l'insecte piégé et donc le localiser puis redémarrent toutes ensemble jusqu'à atteindre leur futur repas. Pas de bagarres, tout est sous contrôle et chacun à sa place, un monde idéal !
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Plage de sable ! |
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Arrivée au Camp Canopée ! |
La pluie s'est arrêtée en cours de route puis a repris et c'est sous un ciel gris que nous touchons bientôt au but. On accoste et en débouchant sur la première plate-forme on prend tout de suite la mesure de ce qui nous attend. Des carbets hauts perchés, de grands escaliers, le tout parfaitement intégré dans la végétation. Nous voilà en pleine immersion !
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Carbet haut perché ! |
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Future chambre à coucher ! |
Tradition oblige, nous rejoignons le carbet restaurant où nous attend un apéritif de bienvenue ! En fait nous sommes dans notre future chambre à coucher mais nous ne la savons pas encore.
Nous faisons connaissance avec l'équipe qui va nous encadrer pendant 2 jours et Lionel nous attribue nos carbets "couchage" où nous serons regroupés par petits groupes de 4 car il y a toute la place disponible. En faisant cette répartition nous formons aussi les 2 groupes qui participeront aux activités à savoir une randonnée pour l'un et l'accès à la canopée pour l'autre. Et vice et versa le lendemain.
Après l'apéro, nous redescendons sur le plancher des vaches pour rejoindre la partie restaurant et y prendre un délicieux repas. L'ambiance est très conviviale et nous faisons connaissance avec nos proches voisins de table. Tous des jeunes ! Comme souvent maintenant LOL !
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La cuisine ! |
Nous avons rendez-vous pour 15 h pour notre activité Randonnée et en attendant nous faisons le tour du propriétaire. Des passerelles très aériennes relient les carbets atteignables aussi par des escaliers. Parfois une échelle permet de grimper d'un niveau supplémentaire nous offrant alors une nouvelle vue sur l'ensemble du site. C'est parfait.
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Ou suis-je ? |
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Terrasse à 10 m de haut . |
L'organisation est super rodée et lorsque nous rejoignons notre carbet "chambre à coucher", des hamacs ont déjà été installés et nous n'avons plus qu'à déposer nos sacs et tester le confort de notre futur lit.
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Repos avant l'action ! |
15 h. Notre petit groupe de 5 se rassemble au carbet restaurant et Joey, notre guide, va nous emmener en promenade pendant 2 heures environ au sein de la Montagne Saint Michel. Parcours initiatique habituel, nous allons encore en apprendre sur les arbres et la pharmacopée équatoriale, dans une atmosphère particulièrement humide car la pluie a peu cessé depuis notre arrivée.
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Encore de l'eau ! |
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Toile d'araignée ! |
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Très large ! |
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Merveille de la nature !
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Cabine téléphonique ! |
Le parcours est facile même s'il faut toujours être vigilant à cause des racines qui peuvent à tout moment nous entraîner dans une folle glissade où encore les épines qui attendent tranquillement notre instant d'inattention qui nous fera regretter de ne pas porter des gants épais. Mais le plus surprenant c'est le serpent que l'on ne voit jamais, foi de guide et d'explorateur.
Et effectivement nous allons être 5 membres du groupe à enjamber sans le savoir un petit Grage d'une trentaine de centimètres particulièrement venimeux, serpent vert et gris totalement invisible sur le sol s'il ne bouge pas, sauf pour notre 6° camarade qui va l'apercevoir avant à son tour de l'enjamber. Il nous interpelle et nous allons pouvoir l'observer mais pas de photos car avec la pluie j'ai rangé l'appareil et l'humidité ambiante crée énormément de buée. Il faudra nous croire sur parole !
Après cet intermède qui nous a un peu laissé perplexe tout de même, nous reprenons le cours de notre randonnée et profitons toujours avec plaisir des surprises que nous offrent la nature comme cette énorme feuille rouge et très épaisse issue d'une liane et à la forme d'oiseau. Puis c'est encore notre jour de chance puisque nous allons enfin apercevoir le fameux oiseau sentinelle ou piauhau hurleur avec son cri si caractéristique de la forêt amazonienne. Il est très difficile à voir avec sa couleur grise et sa position haute dans le couvert des arbres. Il chante tout le temps et nous accompagne souvent au cœur de la forêt. Ecoutez son cri !
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Piauhau hurleur ! |
Voilà qui clôture parfaitement cette randonnée et maintenant que nous avons atteint la rivière alors pourquoi ne pas finir en canoë ? C'est au programme et maintenant 2 km de descente en ayant juste à se laisser aller au gré du faible courant qui nous porte en douceur jusqu'à l'embarcadère. Quelques coups de pagaie pour éviter les obstacles et 20 minutes de calme plus tard nous accostons.
Cette journée va bientôt se terminer autour d'un bon repas arrosé d'un vin chilien particulièrement apprécié par un petit gecko. Une douche bien fraîche avant de se coucher puis direction nos hamacs pour une nuit au cœur de la Guyane.
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Gecko ! |
Réveil en douceur vers 7 h après une nuit correcte car pour ma part j'ai eu trop chaud derrière la moustiquaire en tissu qui nous enveloppe complètement. Idéal pour les frileux ! Le petit déjeuner est déjà préparé et nous allons le prendre en toute tranquillité puisque toute la jeunesse dort encore. Il y a tout ce qu'il faut, confitures, chocolat, café, crêpes, biscottes, pain, fruits, etc...
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Cafééééééééé ! |
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pour atteindre la terrasse ! |
Petit à petit la tablée se forme et au bout d'une heure les 2 groupes sont au complet prêts à affronter les activités du jour. Pour nous c'est tyrolienne et grimpette dans la canopée pour 2 heures d'observation. On rejoint notre carbet "chambre" pour nous préparer puis direction la terrasse située à 15 m de haut à partir de laquelle nous attrapons notre tyrolienne qui va nous faire passer au-dessus des lianes, de la crique et déjà de quelques arbres. Il y a tellement de végétation que l'on ne voit pas l'arrivée, surprise !
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Préparatifs ! |
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En avant ! |
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Préparatifs ! |
10 secondes plus tard, Béa, qui est partie la première, arrive sur le lieu de réception tout en douceur et nous la rejoignons les uns après les autres.
On enchaîne 5 minutes de marche à peine et déjà Lionel procède à l'équipement de Béatrice pour la suite du programme, la montée en corde à la première terrasse située à 10 m de haut. Bien évidemment on ne va pas le faire à la seule force des bras mais en utilisant la méthode qui fait appel à la mise en place d'un autobloquant pour les mains et d'une sangle dans laquelle mettre les pieds. Après il faut quand même un peu de puissance car on monte les bras et on pousse avec les jambes. Simple en apparence !
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A vos marques ! |
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Partez ! |
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Arrivée ! |
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Même pas peur ! |
Béa monte sans difficulté en prenant son temps et en appliquant les consignes pour atteindre la plate-forme sans appréhension. Le groupe passe au complet et je suis le dernier à monter. Comme l'effort est acceptable je poursuis jusqu'à l'étage suivant perché à 20 m. Là je retrouve tout le monde qui m'a rejoint en passant par des passerelles. Maintenant nous n'avons plus qu'à utiliser les ponts suspendus pour atteindre les dernières plates-formes et commencer l'observation, nous sommes dans et au-dessus de la canopée.
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Et hop ! un étage de plus ! |
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Arrivée dans la canopée ! |
Le spectacle est au rendez-vous. Nous sommes désormais perchés à 36 m de hauteur avec une vue à 360°. La terrasse est même équipée d'une toile amovible qui va nous servir en cas de pluie et on va avoir la pluie. Peu importe on profite de la vue et du chant des oiseaux. Il faut de la patience mais on est récompensé. Quelques oiseaux vont se rapprocher suffisamment pour que je puisse les prendre en photo. Et hop ! Dans la collection. Des Jacamars à longue queue vont nous faire un spectacle d'ombres chinoises avant de venir plus près pour se faire admirer !
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Jacamars à longue queue ! |
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Jacamar à longue queue ! |
Puis c'est un Pic Ouentou avec ses couleurs chatoyantes ou un Caïque à tête noire qui reste à bonne distance. On prend une nouvelle passerelle pour atteindre un autre arbre. A partir de là une échelle verticale nous permet de monter encore de quelques mètres et nous retrouver au point le plus haut du site à 41 m. Le passage par l'échelle est peut-être la partie la plus impressionnante du parcours, surtout à la descente. Bien sûr on s'assure et heureusement car la chute serait irrémédiable vue la taille de la terrasse qui sert de point de départ.
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Comptez les barreaux ! |
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Pic ouentou ! |
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Terrasse principale ! |
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Caïque à tête noire !
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A 36 m de haut ! |
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Point le plus haut à 41 m ! |
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Cool ! |
Nous apprécions vraiment ces moments d'observations d'animaux ou de plantes et de déplacements aériens et il nous faut rentrer non sans avoir pu apercevoir nos camarades du premier groupe en train de revenir au campement eux aussi, en canoë.
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Canoë au lointain ! |
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Norantea ou Queue d'ara ! |
Pour revenir sur la terre ferme, quoique très humide, rien de mieux qu'un bon rappel d'une plate-forme située à 20 m. Et Hop ! On se ré-équipe, on s'agrippe et on joue à l'araignée qui descend le long de son fil. Que du bonheur !
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20 m de haut ! |
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Toujours en tête ! |
On revient ensuite à une 2° tyrolienne qui nous permet d'atteindre sans effort le toit-terrasse, point de départ de notre aventure aérienne au-dessus de la canopée. Maintenant nous allons pouvoir préparer tranquillement nos sacs avant de prendre un dernier repas tous ensemble et redescendre la rivière de Kourou en 2 heures sous une pluie sans fin. Mais peu importe, nous avons passé d'excellents moments et découvert un très beau terrain de jeux.
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Vue du site ! |
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Vue du site ! |
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Vue du site ! |
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Fleur de cacao ! |
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Prêts pour le retour ! |
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Plante inconnue ? |